
La JS Kabylie est en pleine tourmente après les déclarations explosives de son directeur général, Hakim Medane, à l’issue du match contre l’ES Mostaganem. Accusant l’arbitre d’avoir injustement privé son équipe de points cruciaux, Medane dénonce un climat d’injustice récurrent visant la JSK. Ses propos virulents ont conduit la Fédération algérienne de football à le convoquer en commission de discipline. Cette affaire relance les soupçons de partialité dans l’arbitrage et accentue la tension en cette fin de saison déjà électrique.
La JS Kabylie traverse une période tendue après la sortie médiatique fracassante de son directeur général, Hakim Medane, à l’issue du match nul face à l’ES Mostaganem. Ce match, crucial dans la course à la Ligue des champions, a été marqué par une série de décisions arbitrales controversées qui ont suscité la colère du dirigeant kabyle. Medane a vivement critiqué l’arbitre Gamouh, l’accusant d’avoir retiré des points précieux à son équipe, en évoquant notamment un penalty annulé, un but entaché d’une main non signalée et des fautes non sanctionnées.
Cette sortie virulente n’est pas restée sans conséquences. La Fédération algérienne de football (FAF) a convoqué Medane devant la commission de discipline, où il pourrait écoper d’une sanction allant jusqu’à six mois de suspension, en plus d’une amende. Les propos du dirigeant, largement relayés dans les médias et sur les réseaux sociaux, sont perçus comme portant atteinte à l’image du corps arbitral et au bon déroulement de la compétition.
Une accusation de partialité qui ravive les tensions
Pour Hakim Medane, l’affaire ne se limite pas à une simple erreur d’arbitrage. Il parle d’un climat récurrent d’injustice visant la JSK. Selon lui, le même arbitre avait déjà pénalisé le club lors du match aller face à la JS Saoura, coûtant, là aussi, des points décisifs. Le dirigeant affirme même que le club avait adressé une demande officielle à la Commission fédérale d’arbitrage (CFA) pour que Gamouh ne soit plus désigné pour arbitrer les matchs de la JSK. Une requête qui n’a pas été suivie, nourrissant les soupçons de partialité.
Plus préoccupant encore, Medane a évoqué l’existence d’une volonté de maintenir la JS Kabylie dans une lutte permanente pour le maintien. Une déclaration lourde de sens pour un club aussi emblématique, qui détient le plus grand palmarès du football algérien. En affirmant que « certaines mains œuvrent à saboter la JSK », il franchit une ligne rouge et jette un pavé dans la mare d’un football algérien déjà en proie à de nombreuses polémiques.
Un climat électrique en cette fin de saison
La tension monte d’un cran alors que le championnat touche à sa fin. Medane a parlé d’un mois de mai « entaché d’irrégularités arbitrales » et d’une ambiance délétère au sein du football national. Il n’exclut pas de démissionner si cela peut contribuer à apaiser les choses : « Si on ne veut pas de moi, je partirai sans problème », a-t-il déclaré, tout en dénonçant une pression médiatique et institutionnelle grandissante.
La commission de discipline de la FAF devra trancher en tenant compte de plusieurs éléments : la teneur des propos, leur diffusion, leur impact sur l’image du championnat et le comportement du dirigeant lors de son audition. Dans des cas précédents, la FAF a appliqué des sanctions pouvant aller jusqu’à six mois de suspension pour des critiques publiques jugées dénigrantes à l’encontre des officiels du jeu.
Sanctions pour des déclarations similaires
En Algérie, d’autres dirigeants ont déjà été sanctionnés pour des déclarations similaires. En 2023, Abdelkrim Medouar, président de la Ligue de football professionnel, avait été temporairement écarté après des propos jugés diffamatoires à l’encontre de l’arbitrage et de certains membres de la fédération. L’ancien président du MC Alger, Achour Cheloul, avait également été suspendu pour avoir accusé des arbitres de favoritisme.
Au-delà des frontières algériennes, la tension entre clubs et arbitres est également forte dans d’autres pays d’Afrique du Nord. En Tunisie, le président de l’Espérance de Tunis, Hamdi Meddeb, a plusieurs fois critiqué l’arbitrage, notamment en Ligue des champions africaine. En 2021, ses propos après l’élimination face à Al Ahly avaient fait polémique, même s’ils n’ont pas donné lieu à des sanctions officielles. Au Maroc, le Wydad de Casablanca et le Raja ont chacun protesté à plusieurs reprises contre l’arbitrage de la Botola Pro, poussant même la Fédération royale marocaine de football (FRMF) à renforcer la formation des arbitres et le recours à la VAR.