
Les autorités régionales de Kayes et de Dioïla, dans l’ouest et le sud du Mali, ont instauré, à compter du 1er juillet 2025, un couvre-feu nocturne de 30 jours reconductible. Cette décision intervient à la suite d’attaques coordonnées d’une ampleur inédite, menées contre plusieurs positions militaires maliennes. Ces assauts ont été revendiqués par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), une coalition djihadiste affiliée à Al-Qaïda.
Au mali, les autorités Kayes et de Dioïla, dans l’ouest et le sud du pays, ont instauré, à compter du 1er juillet 2025, un couvre-feu. À Kayes, le couvre-feu est en vigueur de 21 h à 6 h, tandis qu’à Dioïla, il s’applique de 22 h à 6 h du matin. Le Général de Brigade Moussa Soumaré, Gouverneur de la Région de Kayes, a précisé dans un communiqué que ce couvre-feu interdit la circulation des personnes et des engins motorisés pendant cette plage horaire, à l’exception des véhicules des forces de défense et de sécurité, ainsi que des ambulances munies d’un ordre de mission.
Des attaques coordonnées et meurtrières
À Dioïla, des mesures similaires ont été prises par le gouverneur, en réponse directe à la dégradation du climat sécuritaire dans cette partie du pays. Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2025, des attaques fulgurantes et simultanées ont été menées contre des positions de l’armée malienne dans plusieurs localités de la région de Kayes. Selon des sources sécuritaires, des groupes lourdement armés, utilisant des motos et des pick-up, ont pris pour cible des camps militaires à Kayes-ville, Bafoulabé, et Yélimané.
Ces opérations coordonnées témoignent d’une capacité organisationnelle et logistique inquiétante de la part du JNIM, qui a rapidement revendiqué la responsabilité des attaques. Les assaillants auraient utilisé des explosifs, des armes automatiques et des drones pour submerger les défenses maliennes. L’attaque la plus violente aurait été perpétrée contre le camp militaire de Kayes, où les combats auraient duré plusieurs heures. Des témoins sur place ont rapporté avoir entendu des échanges nourris de tirs, des explosions, et vu des hélicoptères survoler la zone dans la matinée du 1er juillet.
Le JNIM revendique et menace
Dans un communiqué diffusé sur les canaux habituels de propagande djihadiste, le JNIM a revendiqué les attaques du 1er juillet. Le groupe affirme avoir infligé de lourdes pertes à l’armée malienne et s’est félicité de « cette victoire contre les forces d’occupation et leurs alliés ». Le texte est également accompagné de menaces à peine voilées, indiquant que ces opérations ne sont qu’un « début » et que d’autres actions suivront. Cette communication s’inscrit dans une logique de guerre psychologique, visant à affaiblir le moral des troupes maliennes et à instaurer un climat de peur au sein de la population.
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En multipliant les coups d’éclat militaires, le JNIM cherche à démontrer sa capacité de nuisance, en particulier dans des régions autrefois relativement épargnées comme Kayes et Dioïla. Face à cette offensive de grande envergure, l’armée malienne a réagi avec fermeté. Dans un communiqué officiel publié le 2 juillet, l’état-major des Armées a confirmé les attaques, tout en soulignant la mise en œuvre d’une riposte « vigoureuse, professionnelle et coordonnée ». L’armée affirme avoir repoussé les assaillants sur plusieurs fronts, infligeant des pertes « significatives » dans les rangs ennemis.
Riposte vigoureuse de l’armée malienne
Des opérations de ratissage ont été lancées dès les premières heures du 1er juillet pour traquer les éléments du JNIM responsables des attaques. Des renforts ont également été déployés depuis Bamako vers les zones ciblées, notamment Kayes, Bafoulabé et Yélimané. L’armée a aussi indiqué que des équipements militaires saisis par les assaillants ont été récupérés, tandis que plusieurs suspects ont été arrêtés. Les événements du 1er juillet marquent une escalade notable dans la guerre asymétrique que mène le JNIM contre l’État malien.
Si les régions du centre et du nord sont les plus fréquemment ciblées, l’ouest du pays semble désormais être dans le viseur des groupes djihadistes. Cette extension géographique de la menace complique davantage la réponse sécuritaire des autorités. Le recours au couvre-feu est une mesure d’urgence, destinée à restreindre les mouvements nocturnes qui facilitent souvent les opérations djihadistes.