
Une offensive terroriste d’envergure inédite a visé simultanément sept localités du sud-ouest du Mali le 1er juillet 2025, marquant une extension géographique préoccupante de la menace vers les zones frontalières. Face à cette coordination sans précédent, l’armée malienne a riposté avec efficacité, neutralisant plus de 80 assaillants et bénéficiant du soutien actif des populations locales. Cette journée de violence révèle une nouvelle stratégie des groupes armés, qui tentent désormais de déstabiliser des régions jusqu’alors relativement épargnées.
Au Mali, le mardi 1er juillet 2025 restera gravé dans les mémoires comme une journée d’intense violence mais aussi de résilience nationale. Sept localités du sud-ouest du pays – Niono, Molodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli, Gogui et Kayes – ont été simultanément visées par une offensive terroriste d’une rare ampleur.
Ces attaques coordonnées, menées dès l’aube, visaient à fragiliser les positions militaires maliennes dans une région frontalière névralgique. Mais la réaction prompte de l’armée a permis de mettre en déroute les assaillants.
Une riposte éclair sur plusieurs fronts
Selon le Colonel-major Souleymane Dembélé, responsable de la DIRPA (Direction de l’information et des relations publiques des armées), les attaques ont été lancées très tôt dans la matinée, frappant d’abord des objectifs civils avant de cibler des installations militaires. À Molodo, des tirs d’obus ont été recensés, tandis qu’à Kayes, les terroristes ont visé des symboles forts de l’appareil étatique, notamment la résidence du gouverneur et un commissariat de police.
À Diboli, localité stratégique sur la frontière sénégalaise, le bâtiment administratif chargé de la gestion du fret a été attaqué, illustrant la volonté des groupes armés de paralyser les structures de gouvernance régionale.
Mais dans toutes les localités concernées, les FAMa ont riposté. Non seulement les Forces de défense et de sécurité ont réussi à tenir leurs positions, mais elles ont également reconquis l’initiative sur le terrain. À Kayes, notamment, plusieurs terroristes ont été mis hors d’état de nuire, et du matériel de guerre a été saisi.
Bilan provisoire : plus de 80 terroristes neutralisés
À la mi-journée de ce mardi 1er juillet 2025, la DIRPA faisait état d’un bilan provisoire de plus de 80 terroristes neutralisés. Les images diffusées sur les réseaux sociaux et par la télévision nationale malienne montrent des véhicules calcinés, des motos abandonnées, et des corps de terroristes éparpillés dans les zones d’affrontement. Un véritable arsenal de guerre a été récupéré : des armes automatiques, des munitions en quantité, des talkies-walkies, ainsi que plusieurs véhicules.
Un élément marquant de cette journée reste la mobilisation des populations locales, en particulier à Kayes. Dans cette ville, les habitants ont activement collaboré avec les FAMa. Un exemple éloquent : l’arrestation d’un terroriste blessé, retrouvé caché dans une maison inachevée, capturé par les habitants eux-mêmes avant d’être remis aux autorités.
Le Colonel-major Dembélé a salué cette mobilisation, soulignant que les soldats maliens sont avant tout les « frères, fils et maris » des citoyens, et que la lutte contre le terrorisme ne peut être gagnée sans une implication collective.
Une attaque sans précédent dans le sud du Mali
C’est la première fois que la ville de Kayes, surnommée la Cité des Rails, ainsi que le poste frontalier de Diboli, sont ciblés de manière coordonnée par les groupes armés terroristes. Cette extension géographique de la menace, habituellement concentrée dans les régions centrales et septentrionales, souligne un glissement inquiétant du front sécuritaire vers les régions frontalières avec le Sénégal et la Mauritanie. De quoi appeler une vigilance accrue de la part des autorités de ces pays jusque-là relativement épargnés depuis l’apparition de l’hydre du terrorisme au début des années 2010 en Afrique de l’ouest.
Pour les observateurs, cette tentative d’envergure visait à démontrer la capacité des groupes terroristes à frapper au cœur de l’État malien. Mais sur le coup, les FAMa peuvent se féliciter d’avoir eu une riposte à la hauteur des attaques.