
Alors que la majorité présidentielle était secouée par des semaines de crispations et de soupçons de rupture interne, un geste venu du sommet de l’État a commencé à dissiper les inquiétudes. En rassemblant les cadres de Pastef pour clarifier sa relation avec Ousmane Sonko, le Président Bassirou Diomaye Faye a tenté de ramener le calme au sein d’un camp fragilisé par des décisions controversées. Ce mouvement d’apaisement ouvre une nouvelle phase, où l’exécutif cherche à renouer la cohérence et la confiance nécessaires à la stabilité de sa gouvernance.
Après plusieurs semaines de crispations internes, un signal fort de détente est apparu au sommet de l’exécutif sénégalais. Le Président Bassirou Diomaye Faye a réuni le Bureau politique de Pastef pour dissiper les doutes sur sa relation avec Ousmane Sonko, au moment où la coalition majoritaire traversait une zone de turbulences. Une rencontre décrite comme un tournant, tant elle tranche avec l’atmosphère électrique provoquée par les récentes décisions présidentielles.
L’alliance Diomaye–Sonko demeure intacte
Face aux cadres du parti, le chef de l’État a tenu à réaffirmer son lien indéfectible avec son Premier ministre. Il a insisté sur la confiance réciproque qui les unit, assurant que leurs échanges n’ont jamais été rompus et qu’ils comptent désormais intensifier leur communication. Un discours qui vise à lever toute ambiguïté au moment où certains observateurs évoquaient une fracture entre les deux hommes.
Cette déclaration intervient alors qu’Ousmane Sonko a repris de manière anticipée ses activités à la Primature, un geste interprété comme une volonté de normalisation institutionnelle après les remous provoqués par le remaniement. La tempête avait été déclenchée par la décision de Bassirou Diomaye Faye de confier la direction de la conférence des leaders de la coalition « Diomaye Président » à Aminata Touré.
Les nominations contestées, foyer de tensions internes
Cette nomination, perçue par certains cadres de Pastef comme un passage en force, a provoqué une contestation publique du parti, mettant en lumière une fracture inédite au sein de la majorité. Le président a assumé avoir fait ce choix personnellement, défendant le parcours et l’engagement passé de l’ancienne Première ministre. Il a toutefois reconnu la sensibilité du dossier, notamment en ce qui concerne le rapport de l’IGE qui lui est reproché.
Comme souvent dans la politique moderne, un geste anodin en apparence s’est transformé en symbole : le départ de Mimi Touré du groupe WhatsApp de la Conférence des leaders. Suivie par plusieurs cadres, cette sortie a été lue comme un acte politique fort, accentuant l’impression d’un climat fracturé. Des indiscrétions laissent même entendre qu’elle préparerait une nouvelle plateforme destinée à rassembler ses alliés, signe d’un début de structuration parallèle au sein de la mouvance présidentielle.
Un début de sortie de crise ?
Le Président Faye, qui justifie la réorganisation par le besoin de relancer une coalition qu’il juge « léthargique » depuis plusieurs mois, parie sur l’expérience de Mimi Touré pour restaurer l’efficacité de l’alliance au pouvoir. Mais la résistance du Pastef, qui dénonce un manque de légitimité dans la décision, a exposé la fragilité d’un équilibre interne qui semblait jusqu’alors robuste.
Si les tensions persistent, le rapprochement affiché entre Diomaye et Sonko marque un moment important. En réaffirmant leur cohésion au cœur de la tempête, les deux figures fondatrices de la majorité envoient un message qui peut ainsi être décrypté : malgré les divergences, l’ossature du pouvoir reste solidaire.





