Crise au Mali : l’Union africaine appelle à une action urgente face à l’escalade de la violence


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Mahmoud Ali Youssouf
Mahmoud Ali Youssouf

Alors que le Mali s’enlise dans une spirale de violence marquée par les attaques terroristes et une crise humanitaire sans précédent, l’Union africaine hausse le ton. Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, appelle à une mobilisation urgente pour contrer l’expansion des groupes armés et rétablir la stabilité dans le Sahel. Face à des régions asphyxiées par les blocus, les pénuries et les déplacements massifs de civils, l’organisation panafricaine plaide pour une réponse collective, concertée et durable.

Une situation humanitaire alarmante dans le centre et le nord du Mali

L’Union africaine (UA) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Mali. Le président de la Commission de l’UA, Mahmoud Ali Youssouf, a exhorté la communauté internationale à une mobilisation immédiate et coordonnée pour freiner la spirale de violence qui plonge le pays dans une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent.

Selon les dernières informations recueillies par des sources locales et internationales, plusieurs localités du centre et du nord du Mali sont confrontées à des blocus imposés par des groupes armés affiliés à l’État islamique (EI/Daech) et à Al-Qaïda. Ces groupes auraient coupé les voies d’approvisionnement, entraînant une pénurie dramatique de nourriture, de carburant et de médicaments.

L’appel à une mobilisation internationale coordonnée

Les populations civiles, déjà fragilisées par des années de conflit, se retrouvent prises en étau entre les groupes armés et les forces gouvernementales. De nombreuses familles ont dû fuir leurs villages, aggravant une crise humanitaire que les ONG décrivent comme « catastrophique ». Face à cette situation, Mahmoud Ali Youssouf a exprimé sa « profonde préoccupation » et dénoncé des violations graves des droits humains, notamment les enlèvements, exécutions sommaires et attaques délibérées contre les civils. Parmi les victimes récentes figurent trois ressortissants égyptiens, dont l’UA exige la libération immédiate et sans condition.

Dans une déclaration officielle publiée depuis Addis-Abeba, le président de la Commission de l’Union africaine a condamné avec fermeté les attaques terroristes qui continuent de déstabiliser le Mali et, plus largement, la région du Sahel. Mahmoud Ali Youssouf a appelé à une « réponse internationale forte, cohérente et solidaire », insistant sur la nécessité d’un partage accru de renseignements et d’une coopération sécuritaire renforcée entre les États africains et leurs partenaires étrangers.

Un Sahel fragilisé par la montée des groupes armés

« Le terrorisme et l’extrémisme violent menacent non seulement la stabilité du Mali, mais aussi celle de tout le continent africain. Il est urgent d’agir collectivement pour protéger les populations et restaurer la paix », a-t-il déclaré. Cette déclaration intervient alors que plusieurs partenaires occidentaux, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ont récemment conseillé à leurs ressortissants de quitter le Mali et déconseillé tout voyage dans le pays, face à la montée des risques sécuritaires.

Le Mali, déjà affaibli par plus d’une décennie de conflit armé, voit la menace djihadiste s’étendre vers les pays voisins, notamment le Burkina Faso et le Niger. Les groupes affiliés à l’EI et à Al-Qaïda multiplient les attaques contre les forces armées et les infrastructures civiles, tout en profitant de l’instabilité politique et de la faiblesse des institutions locales. Depuis le départ des troupes françaises et la réorganisation de la mission onusienne MINUSMA, les autorités de transition maliennes peinent à maintenir le contrôle sur plusieurs régions stratégiques. La fermeture d’écoles et d’universités dans certaines zones témoigne de la gravité de la crise.

L’Union africaine réaffirme son engagement pour la paix au Sahel

Dans son communiqué, Mahmoud Ali Youssouf a réitéré le soutien indéfectible de l’Union africaine au peuple et au gouvernement maliens. L’UA se dit prête à « intensifier ses efforts » pour accompagner les initiatives de dialogue, de réconciliation et de développement durable dans le pays. Le président de la Commission a également rappelé que la stabilité du Sahel est essentielle à la sécurité de tout le continent africain, soulignant que la lutte contre le terrorisme doit s’accompagner d’un soutien économique et humanitaire soutenu.

« La paix durable au Sahel ne pourra être atteinte que si les populations bénéficient d’un développement inclusif et d’institutions fortes », a précisé Youssouf. L’Union africaine envisage désormais de renforcer le mandat de ses mécanismes régionaux, notamment le Comité des chefs d’état-major africains et le Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) basé à Alger. Des discussions sont en cours pour mettre en place une force conjointe panafricaine dédiée à la lutte contre le terrorisme au Sahel, en complément des efforts existants, tels que la Force conjointe du G5 Sahel.

L’Afrique ne peut rester indifférente à la souffrance du peuple malien »

Cette stratégie vise à harmoniser les réponses militaires, diplomatiques et humanitaires à l’échelle du continent, tout en soutenant les pays les plus touchés, dont le Mali. Face à une situation de plus en plus critique, l’Union africaine appelle les États membres, les partenaires régionaux et la communauté internationale à intensifier leur soutien au Mali. Mahmoud Ali Youssouf a conclu son message par un appel à la solidarité : « L’Afrique ne peut rester indifférente à la souffrance du peuple malien. Ensemble, nous devons agir pour restaurer la paix et la dignité dans cette région stratégique ».

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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