
Face à la pression croissante exercée par le groupe djihadiste Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda) sur la capitale Bamako, l’Allemagne et l’Italie ont sommé leurs ressortissants de quitter le Mali. Ces appels à l’évacuation suivent une démarche similaire des États-Unis. Ils soulignent l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays.
L’économie est désormais mise à rude épreuve par un embargo de fait sur l’approvisionnement en carburant
Le Jnim accentue la pression sur la capitale
Depuis début septembre, le Jnim a imposé un embargo sur Bamako en ciblant systématiquement les camions-citernes venant des pays voisins. Cette stratégie cherche à asphyxier la capitale, centre du pouvoir militaire malien.
Les attaques se multiplient, y compris près de sites stratégiques. La dernière s’est produite à seulement 50 kilomètres de Kati, une ville garnison où se trouve le cœur du pouvoir militaire. Face à cette intensification, plusieurs pays occidentaux, dont l’Allemagne et l’Italie, jugent désormais la présence de leurs ressortissants trop risquée.
Bamako paralysée par la pénurie de carburant
Les habitants de Bamako subissent durement les conséquences de l’embargo. La pénurie d’essence est désormais critique. Le carburant se vend au compte-gouttes, et son prix explose sur le marché noir. La plupart des véhicules restent à l’arrêt, tandis qu’une trentaine de bus dits « solidaires » circulent encore.
L’économie tourne au ralenti. Les coupures d’électricité se multiplient, et les écoles demeurent fermées, ce qui aggrave la crise humanitaire.
Solidarité régionale et efforts militaires
Face à l’urgence, le gouvernement malien tente de rétablir l’approvisionnement. Des informations circulant sur les comptes pro-junte indiquent qu’un convoi de camions citernes sous escorte militaire est entré dans la capitale. Par ailleurs, des voix évoquent la solidarité régionale. Elles affirment que le Niger aurait ordonné l’acheminement d’une centaine de citernes vers Bamako pour aider à atténuer la crise.
Ces efforts, bien que salués, interviennent alors que des personnalités régionales, comme le chercheur sénégalais Alioune Tine, appellent à une solidarité africaine plus large, au-delà de la seule AES (Alliance des États du Sahel), pour faire face à la crise sécuritaire et logistique.
