
Le Cap-Vert entre dans l’histoire en décrochant sa toute première qualification pour une Coupe du monde. Portée par une stratégie audacieuse et une union sans précédent entre joueurs locaux et membres de la diaspora, la sélection insulaire a déjoué les pronostics. Derrière cet exploit se cache une dynamique collective impulsée par le sélectionneur Bubista, dont la vision a transcendé les frontières. Au-delà du sport, cette qualification incarne un puissant symbole d’unité nationale et de reconnaissance pour des talents capverdiens souvent éclipsés à l’échelle internationale.
Contre toute attente, le Cap-Vert s’est qualifié pour la Coupe du monde 2026, une première historique pour cette petite nation insulaire de l’Atlantique. Malgré l’échec en qualifications pour la CAN 2025, les Requins Bleus ont su rebondir, portés par une génération talentueuse et une diaspora mobilisée, avec à leur tête le sélectionneur Pedro Brito, dit Bubista.
Bubista, l’architecte d’un rêve devenu réalité
Né à Boa Vista, au Cap-Vert, Bubista a toujours affiché une confiance inébranlable dans les capacités de son équipe. Dès le début des éliminatoires, il affirmait sur le site de la FIFA : « Nous savons, au fond de nous, que la qualification est possible. Nous nous battrons jusqu’au bout pour y arriver ». Une détermination qui a porté ses fruits, notamment grâce à une vision stratégique : mobiliser les talents issus de la diaspora capverdienne.
Avec près de 800 000 Capverdiens vivant à l’étranger, soit plus que la population résidant sur les îles, la diaspora constitue une ressource essentielle pour le football national. Cette qualification au Mondial 2026, qui se jouera en partie aux États-Unis, là où vit une large communauté capverdienne, symbolise un hommage à cette diaspora qui soutient le pays depuis des décennies. Lors du match décisif face au Cameroun, cinq des onze titulaires étaient nés hors du Cap-Vert. Parmi eux, Tino Livramento, né à Rotterdam, a inscrit le but qui a envoyé les Requins Bleus au Mondial. Un symbole fort de cette génération métissée, qui fait la fierté du pays.
Une qualification qui dépasse le football
Mais le succès du Cap-Vert ne repose pas uniquement sur ses expatriés. Le sélectionneur Bubista a su trouver l’équilibre parfait entre les joueurs nés à l’étranger et ceux formés localement. Le capitaine Ryan Mendes, recordman de sélections et de buts, ainsi que le gardien vétéran Vozinha (39 ans), sont deux piliers incontournables de l’équipe. La diversité des profils, à l’image de Willy Semedo (né à Montfermeil, en France) ou de Stopira, natif de Praia, donne à la sélection capverdienne une identité riche et dynamique.
Une diversité qui s’est révélée précieuse lors des qualifications, notamment face à l’Eswatini (victoire 3-0). Cette qualification pour la Coupe du monde ne représente la réussite d’un petit pays qui, grâce à l’unité de sa diaspora et à l’engagement de ses acteurs, parvient à se hisser parmi les géants du football mondial. Pour Bubista et ses joueurs, c’est aussi une manière de rendre hommage aux Capverdiens du monde entier, et de porter haut les couleurs de leur nation sur la plus grande scène internationale.