
Une violente tempête de vent a balayé le détroit de Gibraltar ce mercredi 29 octobre, provoquant d’importantes perturbations du trafic maritime entre l’Espagne et le Maroc. Les liaisons entre Tarifa et Tanger-Ville sont totalement paralysées, tandis que celles au départ d’Algésiras fonctionnent au ralenti, sous haute vigilance.
Le port andalou de Tarifa, le plus exposé aux vents marins venus du sud-ouest, a été contraint de suspendre toutes ses activités, ce mercredi 29 octobre. Les compagnies Baleària, Africa Morocco Link (AML) et FRS Iberia ont successivement annoncé l’annulation de l’ensemble de leurs traversées de la journée vers Tanger-Ville. Les rafales puissantes, combinées à une houle impressionnante, dépassent les seuils de sécurité autorisés pour la navigation.
À Algésiras, les ferries maintiennent le cap malgré les retards
Selon les autorités portuaires espagnoles, les conditions rendent toute manœuvre « impossible » dans cette zone stratégique où la Méditerranée et l’Atlantique se rencontrent. À quelques kilomètres de là, le port d’Algésiras parvient pour l’instant à maintenir ses liaisons vers Tanger Med et Ceuta. Les traversées se poursuivent, mais avec d’importants retards et des mesures de sécurité renforcées. Le ferry Poeta López Anglada de Baleària a subi plusieurs reports, tandis que le Tánger Express continue d’embarquer les passagers sous réserve d’une amélioration météo.
L’Autorité portuaire de la Baie d’Algésiras (APBA) recommande d’ailleurs aux voyageurs de consulter leur compagnie avant tout déplacement vers les terminaux, la situation pouvant évoluer d’une heure à l’autre. Cette perturbation est due à un ensemble de facteurs météorologiques défavorables. Des vents violents de sud-ouest soufflant en rafales, une houle croissante et une visibilité réduite rendent la navigation particulièrement périlleuse.
Des conditions météo extrêmes dans le détroit
Le port de Tarifa, directement exposé à la mer ouverte, subit de plein fouet les effets du vent, contrairement à Algésiras, légèrement protégé par la configuration de la baie. Ce contraste explique pourquoi une ligne reste opérationnelle, tandis que l’autre est totalement interrompue. Ce n’est pas la première fois que les liaisons entre le Maroc et l’Espagne sont paralysées par la météo. En janvier 2025, la tempête Hermínia avait provoqué une situation comparable, bloquant tous les ferries au départ de Tarifa et retardant ceux d’Algésiras.
Quelques semaines plus tard, en mars, un nouvel épisode venteux avait entraîné une suspension partielle des traversées, plongeant à nouveau les voyageurs dans l’incertitude.
Le Maroc a d’ailleurs connu d’autres événements climatiques maritimes récents. En novembre 2023, le port de Tanger-Med avait dû interrompre plusieurs opérations de chargement à cause d’une houle exceptionnelle. Des perturbations similaires avaient également touché Nador et Al Hoceïma, rappelant la vulnérabilité du littoral nord du royaume face aux tempêtes automnales.
Des conséquences directes pour les passagers
Pour les voyageurs, cette situation se traduit par des annulations de dernière minute, des retards à répétition et parfois des nuitées imprévues. Les compagnies maritimes tentent de réorganiser les traversées dès que les conditions le permettent, mais la sécurité reste prioritaire. Les transporteurs et les passagers sont invités à rester attentifs aux bulletins météorologiques et aux mises à jour des compagnies, disponibles sur leurs sites officiels et réseaux sociaux.
Le détroit de Gibraltar, l’un des corridors maritimes les plus fréquentés au monde, demeure particulièrement sensible aux changements brusques de vent et de pression atmosphérique. Chaque automne, des tempêtes comme celle de ce mercredi rappellent la fragilité de cette zone de transit essentielle entre l’Afrique et l’Europe. Les autorités portuaires espagnoles et marocaines renforcent d’ailleurs leurs protocoles de sécurité afin d’éviter tout risque pour les passagers et les équipages, même au prix de perturbations importantes.





