
En visite officielle dans la capitale congolaise, le panel des facilitateurs de la médiation africaine de paix pour la République Démocratique du Congo a appelé, ce lundi, les populations congolaises et les parties prenantes au conflit à s’approprier l’accord de paix signé le 27 juin dernier à Washington entre Kinshasa et Kigali.
Conduit par les anciennes Présidentes Sahle-Work Zewde (Éthiopie) et Catherine Samba-Panza (Centrafrique), le panel mandaté par l’Union africaine a rencontré la Première ministre, Judith Suminwa, pour réaffirmer son soutien au processus de paix en cours dans l’est du pays, en proie à des violences armées chroniques depuis plus de deux décennies. « Cet accord constitue une étape décisive dans le processus de paix. Il est essentiel que la population le fasse sien et en comprenne les enjeux », a souligné Catherine Samba-Panza à l’issue de l’entretien à la Primature.
Un soutien renouvelé au processus de paix
La mission des deux médiatrices intervient dans un contexte marqué par une dynamique diplomatique intense autour de la crise sécuritaire dans l’est congolais. Signé à Washington sous l’égide des États-Unis, l’accord du 27 juin est perçu par beaucoup comme une avancée majeure dans le long processus de normalisation des relations entre la RDC et le Rwanda accusé de soutenir le M23 qui contrôle des territoire dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Même s’il ne manque pas de pourfendeurs.
Tout en saluant les « efforts notables » du gouvernement congolais pour stabiliser les régions en conflit, le panel de l’Union africaine a insisté sur la nécessité d’un dialogue inclusif avec les communautés locales et les forces vives du pays. « Le processus doit rester entre les mains des Congolais. Notre rôle est de faciliter, mais c’est au peuple de porter la paix », a déclaré Sahle-Work Zewde.
Doha, un autre chantier de la paix
Les discussions ont également porté sur les pourparlers de Doha, au Qatar, entre les autorités congolaises et le M23. Si ces discussions n’ont pas encore abouti à des mesures concrètes, le panel s’est dit confiant dans leur évolution. « Nous pensons que ça évolue dans le bon sens », a indiqué l’ancien Présidente de l’Éthiopie, en appelant l’Union africaine à jouer un rôle plus actif dans la coordination des efforts de médiation continentaux.
Par ailleurs, les deux représentantes ont salué l’engagement du gouvernement congolais en faveur de la promotion des femmes dans la sphère publique. La nomination de Judith Suminwa, première femme à occuper le poste de Première ministre en RDC, a été particulièrement mise en avant comme un symbole d’une gouvernance plus inclusive et tournée vers la réconciliation nationale. « Les femmes doivent être au cœur du processus de paix. Leur leadership, comme celui de la Première ministre, est porteur d’espoir pour la société congolaise », a insisté Catherine Samba-Panza.