Quand la terre tremble : le Maroc sous la hantise de la menace sismique, dans l’indifférence de Mohammed VI ?


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Séisme au Maroc
Séisme au Maroc

Un séisme de magnitude 4,6 a frappé près de Mechouar-Kasbah, sans causer de dégâts ni de victimes. Il a néanmoins ravivé le traumatisme du tremblement de terre meurtrier du 8 septembre 2023, qui avait endeuillé la région de Marrakech. A ce jour, nombreux sont les sinistrés en attente de l’aide promise par les autorités royales.

La terre a de nouveau tremblé au Maroc. Ce 6 mai 2025, un séisme de magnitude 4,6 a été enregistré à 12h22 (heure locale), selon les données des centres sismologiques internationaux. L’épicentre de la secousse se situait à environ 32 kilomètres au sud-ouest de Mechouar-Kasbah, dans la région de Marrakech-Safi. Bien que ce séisme n’ait pas causé de dégâts majeurs ni de pertes humaines, il a ravivé chez les habitants de la région un douloureux souvenir encore bien présent : celui du drame du 8 septembre 2023.

Ce jour-là, à 23h11, un violent tremblement de terre d’une magnitude de 6,8 a frappé la province d’Al-Haouz, à proximité de Marrakech. Il s’agissait de l’un des séismes les plus meurtriers que le Maroc ait connu en plus d’un siècle. Le bilan fut tragique : 2 946 morts, 5 674 blessés et des milliers de bâtiments, maisons traditionnelles, écoles, routes et infrastructures totalement ou partiellement détruits.

Un vaste plan d’aide aux sinistrés

La secousse de 2023 a profondément marqué les esprits, non seulement au Maroc, mais dans tout le Maghreb. Le choc a été d’autant plus rude que le séisme a frappé en pleine nuit, alors que la majorité des habitants dormaient. Face à la catastrophe, la mobilisation a été rapide. Le roi Mohammed VI a présidé plusieurs réunions de crise et annoncé un vaste plan d’aide aux sinistrés.

Celui-ci comprenait la reconstruction des habitations détruites, la réhabilitation des infrastructures publiques, ainsi que des aides financières directes aux familles touchées. Les Forces armées royales, le Croissant-Rouge marocain, ainsi que de nombreuses ONG locales et internationales se sont engagées sur le terrain, parfois dans des conditions extrêmement difficiles.

Plusieurs zones rurales restent en attente de logements décents

Cependant, plus d’un an et demi après, la reconstruction peine à répondre aux attentes des populations affectées. Si des progrès ont été réalisés, notamment dans les centres urbains, plusieurs zones rurales restent en attente de logements décents, d’accès à l’eau, à l’électricité et à l’éducation. Des voix s’élèvent régulièrement pour dénoncer la lenteur des travaux et le manque de transparence dans la gestion des fonds alloués.

Le gouvernement assure de son côté que la complexité du terrain, la nécessité de reconstruire avec des normes plus strictes, et la volonté d’impliquer les habitants dans la conception des nouveaux logements expliquent ces retards. Ce nouveau séisme de magnitude 4,6, bien que nettement moins puissant que celui de 2023, confirme que le Maroc se trouve dans une zone à risque sismique modéré à élevé, notamment dans l’arc montagneux de l’Atlas et dans certaines zones côtières.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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