Paix entre RDC et Rwanda : que peut réellement changer la réunion de Washington des 21 et 22 octobre ?


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Les présidents rwandais et congolais Paul Kagamé et Félix Tshisekedi
Les présidents rwandais et congolais Paul Kagamé et Félix Tshisekedi

À un moment charnière pour la stabilité régionale, la RDC et le Rwanda participent à une nouvelle rencontre à Washington afin d’évaluer l’évolution de leur coopération sécuritaire. Cette réunion, inscrite dans un processus bilatéral encore fragile, intervient après des semaines de tensions et des résultats en demi-teinte sur le terrain. Elle pourrait être déterminante pour relancer la dynamique de paix initiée en juin 2025, en clarifiant les prochaines étapes et en renforçant un dialogue souvent mis à l’épreuve par la méfiance réciproque.

Alors que les tensions persistent entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, les deux pays se retrouvent à Washington, les 21 et 22 octobre 2025, pour une réunion stratégique du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité. Un rendez-vous capital, censé faire progresser l’accord de paix signé en juin dernier sous l’égide des États-Unis. Mais que peut-on véritablement attendre de cette rencontre ?

Un contexte diplomatique tendu mais structuré

La réunion de Washington est la troisième session officielle du mécanisme mis en place pour encadrer les engagements bilatéraux entre Kinshasa et Kigali. L’initiative vise principalement à rétablir la sécurité dans l’Est de la RDC, en proie à l’instabilité chronique et à la présence de groupes armés, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Lors de la dernière session en septembre, les deux parties avaient convenu d’activer le Concept des opérations (Conops), un document stratégique qui définit les phases clés d’une intervention coordonnée. Cette feuille de route prévoyait notamment une première étape de sensibilisation et de coordination visant à inciter les membres des FDLR à déposer les armes.

Des résultats limités à ce jour

Un mois après le lancement de cette première phase, le bilan reste maigre. Aucun membre des FDLR ne s’est rendu, ni aux Forces armées de la RDC (FARDC), ni à la MONUSCO, la mission des Nations Unies. Une absence de résultats qui pourrait peser sur l’ambiance des discussions à Washington.

Selon plusieurs sources diplomatiques, la réunion de cette semaine devrait justement évaluer l’efficacité de cette première étape. Les débats devraient également porter sur le passage à la phase suivante, à savoir des opérations militaires ciblées contre les FDLR, la levée progressive des mesures défensives prises par le Rwanda, ainsi que la fin des incursions transfrontalières ponctuelles.

Des engagements à réaffirmer

Au-delà de la planification militaire, la réunion de Washington vise aussi à rétablir la confiance entre les deux voisins. Ces dernières semaines, les échanges ont de nouveau été marqués par une escalade verbale, avec des accusations mutuelles de soutien aux groupes armés. Le défi sera donc aussi diplomatique : les deux délégations sont attendues pour prouver qu’elles restent attachées à l’accord du 27 juin et à son cadre de coopération.

Les observateurs internationaux espèrent que ce troisième round permettra d’aplanir les divergences et de clarifier certains points sensibles du Conops, notamment le rôle de la communauté internationale dans l’appui logistique et la surveillance des opérations.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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