
Le dernier patient atteint d’Ebola dans la province du Kasaï a quitté le centre de traitement de Bulape, marquant une étape majeure vers la fin officielle de l’épidémie déclarée début septembre. Les autorités sanitaires et l’OMS saluent une victoire collective, mais appellent à la vigilance durant les six prochaines semaines.
En RDC, la récente épidémie d’Ébola touche à sa fin. La guérison de la dernière victime suscite un réel espoir après six semaines de lutte contre la maladie.
Une étape décisive après six semaines de lutte
Ce dimanche 19 octobre 2025 restera une date symbolique dans la lutte contre le virus Ébola en RDC. Le dernier patient hospitalisé au centre de traitement de Bulape, dans la province du Kasaï, a été déclaré guéri et a quitté l’établissement.
Cette guérison déclenche un compte à rebours de 42 jours, au terme duquel l’épidémie pourra être officiellement déclarée terminée, à condition qu’aucun nouveau cas ne soit détecté durant cette période, selon les normes établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Depuis la déclaration officielle de l’épidémie le 4 septembre 2025, 64 cas ont été recensés : 53 confirmés et 11 probables. Dix-neuf patients ont été guéris, et aucun nouveau cas n’a été signalé depuis le 25 septembre, une évolution qui laisse espérer une maîtrise durable du foyer.
Un combat mené dans des conditions difficiles
L’épidémie s’est déclarée dans une zone rurale reculée, rendant les opérations de riposte particulièrement ardues. Les mauvaises routes, les distances importantes entre villages et la faible couverture sanitaire ont complexifié la réponse.
Malgré ces obstacles, le ministère congolais de la Santé, avec l’appui de l’OMS et de ses partenaires internationaux, a renforcé les mesures de riposte. Des équipes pluridisciplinaires ont été déployées sur le terrain pour la surveillance épidémiologique, les soins cliniques, la prévention des infections et la mobilisation communautaire. Un centre de traitement Ebola de 32 lits, incluant un module de soins intensifs, a été installé en urgence à Bulape. Ce dispositif a permis une prise en charge rapide des cas et a contribué à limiter la propagation du virus.
Vaccination et mobilisation : les clés du succès
La vaccination préventive a joué un rôle crucial dans le contrôle de l’épidémie. Selon l’OMS, plus de 35 000 personnes ont été vaccinées dans la zone affectée, notamment parmi les contacts directs et les personnels de santé exposés. Les campagnes de sensibilisation communautaire, menées avec le soutien des leaders locaux et religieux, ont également été déterminantes pour surmonter les résistances locales et encourager la coopération des populations.
Pour le Dr Mohamed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, cette réussite illustre la force du travail collectif : « La guérison du dernier patient, seulement six semaines après la déclaration de l’épidémie, est une réussite remarquable. Elle témoigne de la force du partenariat, de l’expertise nationale et de la détermination collective à sauver des vies ».
L’OMS maintient la vigilance
Si la situation semble sous contrôle, les autorités sanitaires appellent à ne pas baisser la garde. Les 42 prochains jours seront décisifs : tout nouveau cas signalé relancerait le compte à rebours. L’OMS, le Centre congolais de contrôle des maladies (CCDC) et les partenaires humanitaires maintiennent sur place des équipes de surveillance afin d’assurer un suivi quotidien des contacts et un contrôle rigoureux des zones à risque. « Nous restons pleinement mobilisés sur le terrain, en étroite collaboration avec les autorités nationales, pour garantir que la riposte demeure efficace et réactive », a précisé un communiqué de l’OMS à Kinshasa.
Si aucun nouveau cas n’est détecté, la RDC pourra déclarer la fin de l’épidémie début décembre 2025. Ce serait une nouvelle victoire pour un pays qui a déjà connu plus d’une douzaine de flambées d’Ébola depuis 1976, souvent dans des conditions sanitaires précaires.