
En République démocratique du Congo, la dernière flambée d’Ebola dans le Kasaï semble ralentir, mais l’alerte reste maximale. Avec 11 nouveaux cas et un taux de létalité dépassant 60 %, l’OMS appelle à ne pas relâcher la vigilance. Femmes, enfants et agents de santé figurent parmi les plus touchés. Cela souligne la fragilité d’un combat sanitaire encore loin d’être gagné.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé l’enregistrement de 11 nouveaux cas confirmés d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) depuis son dernier rapport du 15 septembre. Bien que ces chiffres confirment une tendance générale à la baisse, l’agence onusienne appelle à maintenir une vigilance accrue.
Une épidémie localisée mais persistante
La flambée, officiellement déclarée le 4 septembre 2025 par le ministère de la Santé de la RDC, demeure concentrée dans la province du Kasaï, plus précisément dans la zone de santé de Bulape. Six aires de santé sont actuellement touchées : Bambalaie, Bulape, Bulape Communautaire, Dikolo, Ingongo et Mpianga. Au total, 57 cas ont été recensés, dont 47 confirmés et 10 classés comme probables, avec 35 décès, soit un taux de létalité de plus de 61 %.
Les données de l’OMS montrent que les enfants représentent une part importante des cas, notamment le groupe des 0 à 9 ans qui compte pour près d’un quart des infections. Les femmes constituent 61 % des cas, un chiffre qui reflète leur rôle central dans les tâches domestiques et agricoles, activités souvent associées à une plus grande exposition au virus. Cinq agents de santé figurent également parmi les cas confirmés, rappelant les risques auxquels sont confrontés les personnels en première ligne.
Une vigilance indispensable
Si le nombre de nouvelles infections semble ralentir, l’OMS insiste sur la nécessité de poursuivre les efforts de surveillance. Les mesures en cours incluent la détection précoce, l’isolement et la gestion des cas, le suivi des contacts, la vaccination ciblée ainsi que la communication auprès des communautés locales.
« L’épidémie montre une tendance à la baisse du nombre de cas cette dernière semaine, toutefois la vigilance demeure de mise », a souligné l’OMS dans son rapport.
La lutte contre Ebola dans le Kasaï s’inscrit dans un contexte de fragilité sanitaire. Les infrastructures limitées, combinées à la mobilité des populations rurales et aux difficultés d’accès, compliquent la maîtrise de la maladie. La mobilisation des autorités congolaises, appuyées par leurs partenaires internationaux, reste donc cruciale pour contenir cette flambée et éviter une propagation à d’autres régions du pays.