Moulay Hassan promu colonel-major : Mohammed VI, une succession quasi-actée ?


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Moulay-El-Hassan
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Alors que le Maroc se projette vers l’avenir sous le règne de Mohammed VI, la promotion du prince héritier Moulay El Hassan au grade de colonel-major marque une étape stratégique. À 22 ans, le jeune prince consolide sa présence dans les cercles militaires et institutionnels du royaume. Cette décision, hautement symbolique, entre dans le cadre d’une dynamique de transition préparée avec minutie.

Le 1ᵉʳ août 2025, lors de la cérémonie de prestation de serment des nouveaux officiers à Tétouan, le prince héritier Moulay El Hassan a été promu au grade de colonel‑major au sein des Forces Armées Royales, en présence de son père, le roi Mohammed VI, Chef suprême et chef d’État‑Major général des FAR.

Pour la première fois, le prince apparaît en uniforme officiel des forces terrestres, une étape symbolique dans le cadre de sa formation militaire progressive, parallèlement à ses études à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir. Il s’agit d’un message fort : celui d’un engagement actif dans la défense nationale, reflet d’une vision royale de préparation anticipée à la future souveraineté.

Un parcours militaire méticuleusement structuré

Depuis son adolescence, Moulay Hassan occupait déjà le grade de colonel dans plusieurs corps : la Garde royale, l’Armée et les Forces royales air. Il a également présidé, sur instructions du roi, la cérémonie de sortie des promotions du Collège Royal d’Enseignement Militaire Supérieur (CREMS) à Kénitra en juin 2025, où il a remis les diplômes aux officiers stagiaires nationaux et internationaux.

Cet exercice reflète une montée en responsabilités. Car, il s’agit, pour le futur roi, d’acquérir les codes, les gestes et la maîtrise des institutions militaires avant d’assumer pleinement le rôle de chef des Armées. Selon la Constitution marocaine de 2011, le trône se transmet selon la primogéniture mâle directe : le prince Moulay Hassan, fils aîné du roi Mohammed VI, est donc héritier désigné sans rival interne.

Le cadre constitutionnel et dynastique de la succession

Depuis l’âge de 8 ans, le prince tient déjà des discours militaires et publics. À 22 ans (né le 8 mai 2003), il est désormais pleinement intégré à la vie institutionnelle et diplomatique du royaume. Son rôle s’est accru ces dernières années : en 2024 notamment, il a reçu le Président chinois Xi Jinping à Casablanca, signe d’une diplomatie royale de plus en plus tournée vers lui.

Malgré son absence de concurrence directe, certains observateurs s’interrogent sur la place éventuelle que pourrait jouer Moulay Rachid, oncle cadet du roi, reconnu pour son expérience diplomatique et institutionnelle. L’architecture institutionnelle marocaine comprend également un Conseil de régence, prévu Avec cette promotion au grade de colonel‑major, Mohammed VI valide la montée en puissance de son fils sur le plan militaire et symbolique : un geste clairement interprété comme une étape vers une succession maîtrisée et anticipée.

Vers le règne de Hassan III ?

Quand il montera sur le trône, Moulay Hassan pourrait prendre le nom de Hassan III, en hommage à son grand-père Hassan II. Le plan préparatoire mis en place, études université, formation militaire et diplomatique, en fait un héritier déjà rompu aux arcanes du pouvoir. Très populaire auprès des jeunes Marocains, il symbolise un savant mélange entre tradition et modernité, et incarne une génération attachée à sa culture locale tout en étant ouverte sur le monde

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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