Mohammed VI entre maladie, divorce et lubies de luxe : les premiers signaux d’un souverain en déclin


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Mohammed VI à M'diq
Mohammed VI à M'diq

Le règne de Mohammed VI, longtemps perçu comme solide et moderne, semble désormais fragilisé. Entre ennuis de santé récurrents, divorce discret avec Lalla Salma, et escapades luxueuses à répétition, le roi du Maroc intrigue autant qu’il inquiète. Alors que les apparitions du prince héritier Moulay Hassan se multiplient, les rumeurs d’un retrait progressif du souverain se renforcent. Le contraste entre malaise physique et image de jouisseur alimente les spéculations sur un pouvoir visiblement en déclin et sur l’avenir de la monarchie marocaine.

Mohammed VI, monté sur le trône en 1999, semblait jusqu’à récemment invincible. Pourtant, dès fin 2017, le règne est marqué par une première alerte sur sa santé : une opération à Paris visant à corriger un « flutter auriculaire » (trouble du rythme cardiaque) est annoncée, dans une clinique parisienne. Cette intervention, jugée « un succès total », est suivie par d’autres signes inquiétants : en février 2018, nouvel acte cardiaque, puis un traitement pour « arythmie » à Rabat en juin 2020.

La santé du roi objet de fascination et d’inquiétude

Bientôt, des rumeurs de sarcoïdose (maladie pulmonaire et auto‑immune entraînant fatigue et amaigrissement) s’invitent au débat. Selon certaines informations, il souffrirait aussi d’une MPOC (bronchite / emphysème chronique). En septembre 2019, trois ans après son opération cardiaque, le roi est hospitalisé pour une pneumonie virale, ce qui alimente la spéculation sur son état de santé.

Le public assiste médusé à plusieurs vagues d’alarmes : après l’intervention de 2017 à Paris, la presse indépendante révèle l’absence de Lalla Salma au chevet royal, plantant la graine d’un malaise encore plus grand. Puis, en juillet 2022, c’est le Covid‑19 qui frappe le souverain : une contamination asymptomatique soignée chez lui, et observée depuis la France. Le roi réapparaît quelques jours plus tard pour l’Aïd al‑Adha, atténuant les craintes… mais pas les interrogations persistantes.

Le déclin du couple royal : divorce officiel, suspicions à foison

Ces épisodes répétés d’absences médicales poussent un certain nombre d’observateurs à se demander s’il ne s’agit pas d’un véritable déclin physique, aussi bien pour lui que pour la monarchie qu’il incarne. Certains médias évoquent même un roi « virtuel », absent, protégé, et dont la santé devient un sujet tabou dans la presse marocaine. Alors que la santé du roi laisse les Marocains perplexes, la séparation de Mohammed VI et Lalla Salma se matérialise. Le magazine espagnol ¡Hola! annonce un divorce en mars 2018.

L’absence de Salma lors de ses opérations à Paris est remarquée, la version officielle parle d’un voyage au Maroc. Mais tout le monde se doute que quelque chose cloche. Ce divorce est finalement confirmé officieusement en juillet 2019 par Éric Dupond‑Moretti, l’avocat du roi, qui parle d’« ex-épouse ». Lalla Salma détient la garde de leurs enfants et aurait retrouvé le droit de résider au palais de Dar Es Salam.

La princesse fantôme : apparitions sporadiques, retour stratégique

Après avoir incarné une figure moderne et engagée, notamment dans la lutte contre le cancer grâce à sa Fondation et à son rôle de bonne volonté pour l’OMS, Lalla Salma disparaît quasi totalement de la scène publique dès 2017. Les rares photos d’elle après cette date font sensation : en 2019, on la voit à New York ; puis en juillet 2024, en vacances à Mykonos, en famille. À Mykonos, le dispositif entourant la princesse et leurs enfants, une caravane de 70 personnes, plusieurs voitures, sécurité renforcée, frappe les esprits ; cette mise en scène est qualifiée de calculée, voire de stratégie de communication pour renforcer leur image à l’heure de la succession.

Officiellement, le Palais n’a jamais tenu de conférence de presse sur le divorce. Mais dès 2018, les rumeurs circulent après les vacances du couple à Cuba ou Miami, et l’absence de Salma lors d’événements officiels. En 2019, le roi cesse de mentionner Salma dans ses discours officiels, et la presse officielle la fait disparaître purement et simplement. Le retrait des bijoux la confirme : elle ne conserve plus les cadeaux reçus durant son mariage.

Mohammed VI, roi vacancier : jet‑ski et frasques avec les Azaitar

Pendant ce temps, Mohammed VI cultive une image très différente… de roi jet‑setter. À début juin 2025, il est vu en jet‑ski à Cabo Negro, station balnéaire du nord-est de Tétouan, entouré de foules enthousiastes. Peu avant, il avait déjà flotté sur les eaux de M’diq et Fnideq. Plus tard, on le voit au volant de sa Mercedes décapotable, dans le nord, entouré de Yusef Kaddur, un combattant MMA lié à sa garde rapprochée.

Et il ne s’arrête pas là : des escapades privées avec les frères Azaitar, devenus figures du MMA et de l’influence, auraient été organisées (jet‑ski, fêtes, sports nautiques…). Ces activités, relayées par des vidéos amateurs, laissent planer un doute sur la réalité de ses priorités en temps de crise sanitaire, économique et sociale au Maroc. Ces images contrastent violemment avec la théorie selon laquelle un roi malade devrait rester discret, voire hospitalisé. Or, on le voit glisser en jet‑ski, rire, danser, bref, vivre. Comme si de rien n’était.

Entre luxe personnel et crise de santé : un roi en contradiction

Sans parler de ses biens ostentatoires : yachts de luxe, 600 voitures, montres à plus d’un million d’euros… Le contraste entre la dramatisation de son état de santé et cette apparente vitalité en jet‑ski interroge. Est-ce de la tromperie ? De l’évitement ? Ou simplement la démonstration d’une main de fer, voulant masquer le trouble ? Alors que Lalla Salma construit sa propre image, mère aimante, jeune, populaire, le roi est entouré de ses souffrances physiques et de ses escapades nuisibles à son image.

Le Prince héritier Moulay Hassan, aujourd’hui majeur (22 ans), est envoyé en avant, aux côtés de sa mère, dans un rôle de substitution tacite. Les médias indépendants s’interrogent : serait-ce un début de transition royale ? Une stratégie de mise en retrait programmé de Mohammed VI ? En jouant la carte du roi discret mais bien vivant, le palais tente-t-il d’éviter un tsunami institutionnel ? Ou assiste-t-on à une fin de règne camouflée sous des vagues d’images soigneusement choisies ? Les questions demeurent entière.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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