Maroc U20 champion du monde au Chili : Zabiri en héros, l’Argentine terrassée 2-0


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Maroc U20 champion du monde
Maroc U20 champion du monde

Les « Lionceaux de l’Atlas » ont écrit l’histoire dimanche soir à Santiago en remportant leur première Coupe du monde U20 face à l’Argentine (2-0). Un doublé de Yassir Zabiri et une maîtrise collective exceptionnelle propulsent le football marocain vers de nouveaux horizons.

Au stade Estadio Nacional Julio Martínez Prádanos, devant 42 000 spectateurs dont près de 3 000 Marocains venus des quatre coins du continent américain, le Maroc a réalisé l’impensable : dominer l’Argentine, nation aux six titres mondiaux en catégorie jeunes, sur le score sans appel de 2-0. L’atmosphère électrique, ponctuée de « Dima Maghrib » et de fumigènes rouges et verts, a porté les Lionceaux vers leur destin.

Dès la 12e minute, Yassir Zabiri a ouvert le score sur un coup franc lumineux des 25 mètres, trouvant la lucarne gauche du portier argentin médusé. Le milieu offensif du CA Bizertin a doublé la mise à la 26e minute, profitant d’une erreur défensive pour ajuster du pied gauche d’une superbe volée sur un centre millimétré de Maamma (29e, 2-0).

Les statistiques racontent la suite : 58% de possession pour le Maroc, 7 tirs cadrés contre 3, et surtout une maîtrise tactique impeccable orchestrée par Mohamed Ouahbi. « L’Argentine a tout tenté, mais nous avions préparé chaque scénario. Les garçons ont appliqué le plan à la perfection », analysera le sélectionneur après match.

Le parcours vers le sommet Ce sacre est l’aboutissement d’un cycle. Solide en phase de groupes dominant l’Espagne et le Brésil, le Maroc a écarté des adversaires majeurs en élimination directe, dont la France en demi-finale, validant le travail patient mené dans la durée par la Fédération et les académies. Défait en finale de la CAN U20, le Maroc a converti l’expérience en maturité. La progression linéaire de cette génération illustre la montée en gamme structurelle du football national.

Les titres de la presse marocaine Au lendemain de la victoire, les unes convergent sur le caractère « historique » du sacre. TelQuel met en avant l’entrée du Maroc « au panthéon mondial U20 », tandis que Morocco World News insiste sur les félicitations royales adressées au groupe et à son staff. Dans la rue, le ton est à la fierté : « Dima Maghrib ! », entend-on dans les rassemblements improvisés à Rabat et Casablanca. Cet écho médiatique souligne un moment d’unité nationale.

Deux citations à retenir

« Nous ressentons un immense bonheur. Nous nous souvenons de tous les défis que nous avons relevés pour atteindre ce stade et briser les barrières. Nous remercions Sa Majesté le Roi de nous avoir permis de vivre ce moment et de son soutien constant au développement du football. » Mohamed Ouahbi, sélectionneur (propos relayés par la presse marocaine anglophone). « L’avenir de notre football est entre de bonnes mains. Bravo à vous, champions du monde U20 !» Achraf Hakimi, message publié sur ses réseaux sociaux.

Le titre U20 agit comme un multiplicateur : visibilité internationale, crédibilité des filières, attractivité des jeunes talents. Il conforte aussi une idée : un football marocain capable d’imposer sa grammaire face à des écoles historiques.

Les héros de la nuit

Zabiri, évidemment, figure tutélaire de la finale avec un doublé et qui termine la compétition avec 5 buts. Mais la force de l’équipe a été collective : un gardien sûr, une charnière sereine sous pression, un milieu capable d’alterner projections et contrôles de tempo, et des couloirs disciplinés. Le capitaine a incarné l’exigence ; le staff, la précision. Cette alchimie explique la constance de bout en bout.

Du côté argentin, Olé reconnaît sportivement : « Le Maroc nous a donné une leçon de football moderne. Leur pressing et leur intensité étaient d’un autre niveau ». Le sélectionneur Javier Mascherano a salué « une équipe marocaine très mature, qui mérite amplement son titre ».

Défis et perspectives Le piège d’un titre de jeunes, c’est l’ivresse passagère. Pour capitaliser, trois chantiers : garantir des temps de jeu compétitifs à ces champions, structurer la passerelle U20–Espoirs–A, et encadrer les départs à l’étranger pour éviter des trajectoires hachées. La Fédération devra coordonner clubs, agents et sélection pour préserver la cohérence sportive. L’objectif : transformer l’or U20 en valeur durable chez les A.

Un symbole

Premier pays arabe et seulement le deuxième africain (après le Ghana en 2009) à remporter ce titre, le Maroc entre dans une nouvelle dimension. Sur 24 éditions de la Coupe du monde U20, seuls 11 pays ont soulevé le trophée. Cette victoire rejaillit sur tout le continent : la CAF a immédiatement félicité le Maroc pour « un succès qui inspire toute l’Afrique ».

À Santiago du Chili, le 15 décembre 2024, le Maroc a conquis une place au panthéon du football mondial jeune. Le Maroc a désormais une responsabilité : transformer cet or chilien en métal précieux pour 2030, quand le monde entier aura les yeux rivés sur le Royaume. La rampe de lancement est prête, l’horizon est dégagé.

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Amadou Atar est une référence dans le monde du football africain. Il est précis et objectif dans ses articles, même si on ne peut lui enlever un penchant historique pour le mythique club français de Saint-Etienne où sont passés plusieurs des plus grands joueurs africains de l'histoire
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