Maroc : les plages reprennent leur souffle face à l’anarchie balnéaire


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Plages
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Face à l’occupation illégale croissante des plages par des exploitants informels, le Maroc a lancé, depuis juin 2025, une vaste opération de libération du domaine maritime. Supervision directe des walis, saisies musclées, fermeté affichée : les autorités entendent redonner aux citoyens un accès libre, propre et sécurisé aux espaces balnéaires. Cette campagne s’étend à tout le littoral nord, de Tanger à Martil, et s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée dans d’autres régions du pays.

Depuis juin 2025, les autorités marocaines, sous l’impulsion des walis et gouverneurs, mènent une campagne sans précédent pour mettre fin à l’occupation illégale des plages. Le phénomène des loueurs de parasols et de chaises, qui monopolisent les espaces publics balnéaires sans autorisation, a longtemps été source de tensions entre estivants et exploitants informels. Aujourd’hui, l’heure est à la fermeté. La préfecture de M’diq-Fnideq, notamment dans les zones de Marina Smir, Restinga et la corniche de Martil, a été le théâtre d’interventions musclées supervisées par le gouverneur Yassine Jari. Même rigueur du côté de Tanger, où le wali Younes Tazi a mené une opération de saisie sur les plages de Ghandouri et Malabata.

Des plages plus propres, des estivants plus libres

Ces actions ne se limitent plus à quelques localités mais s’étendent désormais à tout le littoral nord. L’objectif est clair : restituer aux citoyens marocains le droit fondamental de jouir des plages gratuitement et sans harcèlement. Face à ces mesures, certains exploitants ont tenté de résister en mobilisant des jeunes pour manifester. En vain : l’État reste inflexible, et les citoyens saluent largement cette reprise en main. À Martil, les autorités locales ont frappé fort mi-juin, débarrassant le domaine public maritime des parasols, chaises et installations illégales. Le résultat ? Des plages dégagées, respirant enfin la sérénité estivale.

Les tarifs prohibitifs imposés par certains exploitants appartiennent désormais au passé. Les témoignages d’estivants et d’acteurs civils abondent : « Enfin, on peut profiter des plages sans être taxés pour chaque mètre carré d’ombre », déclarent plusieurs visiteurs sur les réseaux sociaux. Les bienfaits de cette campagne dépassent la simple réappropriation de l’espace : elles contribuent à un cadre balnéaire plus propre, plus esthétique et mieux organisé. Pour beaucoup, cette opération est également une question d’équité sociale. Tout citoyen, quel que soit son niveau de vie, doit pouvoir accéder librement à la mer.

Une dynamique déjà amorcée dans d’autres régions marocaines

Ce n’est pas la première fois que le Maroc agit contre l’anarchie côtière. En février 2024, à Dar Bouazza, les autorités ont adressé des mises en demeure aux exploitants illégaux de paillotes et restaurants sur la plage. Des établissements très fréquentés comme le Sunny Beach ou le Malibu Beach ont été concernés. Le même type d’initiatives a été observé à Imsouane, Aourir, Tamaris ou Sidi Abderrahman, où les autorités ont entrepris de restaurer l’accès libre et équitable aux plages.

Des ONG avaient alors demandé une meilleure prise en charge des populations affectées par ces mesures, soulignant l’importance d’un accompagnement social. Le Maroc n’est pas seul à agir dans ce domaine. D’autres pays africains ont lancé des campagnes similaires. En Côte d’Ivoire, par exemple, les autorités ont régulièrement démantelé les installations illégales sur les plages d’Abidjan, notamment à Bassam et Assinie. Le Sénégal, quant à lui, a également imposé en 2023 des restrictions aux exploitants non autorisés à Dakar et Saly, dans le but de préserver l’environnement et garantir un accès équitable aux plages.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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