Maroc-Algérie : tolérance zéro entre deux voisins en Afrique


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Le roi Mohammed VI et le Président Abdelmadjid Tebboune
Le roi Mohammed VI et le Président Abdelmadjid Tebboune

Le Maroc et l’Algérie, deux pays voisins en Afrique du Nord, ne se font pas de cadeau. En plus d’une guéguerre diplomatique et des menaces d’affrontement armé, les deux pays s’affrontent aussi sur le plan économique.

L’information est tombée cette semaine. Le Maroc et l’Algérie vont livrer un duel des plus âpres au Sénégal où le royaume chérifien est déjà présent. En effet, à travers plusieurs de ses groupes bancaires, le Maroc a une base solide dans ce pays ouest-africain. Ce que l’Algérie n’entend pas laisser perdurer. C’est dans ce contexte que le Président Abdelmadjid Tebboune a instruit les banques algériennes d’emmerder celles marocaines. Une rude confrontation en vue.

Alger, le gaz pour étouffer Rabat

S’agissant de confrontations économiques, l’Algérie n’en est pas à son coup d’essai. On se rappelle, en effet, qu’au lendemain de la crise diplomate sévère intervenue en 2021, Alger avait pris des mesures radicales. Outre le fait d’avoir interdit son espace aérien aux avions marocains et même ceux immatriculés au royaume, Abdelmadjid Tebboune avait pris des mesures pour étouffer, au gaz s’il vous plaît, son rival Mohammed VI.

En effet, l’Algérie avait pris la décision de ne plus faire transiter son gaz par le Maroc, pour alimenter l’Europe. Le GME (Gazoduc Maghreb-Europe) avait alors cessé de fonctionner, mettant aux arrêts trois importantes centrales électriques marocaines. Ce gazoduc, qui quittait l’Algérie, ralliait l’Espagne en passant par le Maroc. Le roi était alors dans la tourmente et il fallait vite réagir pour ne pas priver une bonne partie de sa population d’électricité.

L’Europe vole au secours du Maroc

Dans la foulée, des accords sont conclus avec l’Espagne pour faire fonctionner ce gazoduc en sens inverse. Ainsi, le Maroc pouvait acheter du gaz chez ses partenaires européens et se le faire livrer par l’Espagne, via ce gazoduc. Dans sa politique d’étouffer à tout prix le voisin marocain, Alger avait même menacé de couper le gaz livré à l’Espagne via Medgaz, soupçonnant que c’est ce même combustible qui revenait au Maroc via le GME.

Il aura fallu de sévères mises en garde de l’Union Européenne pour faire reculer le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune. L’Europe ayant plus que jamais besoin de ce gaz, au plus haut de la crise ukrainienne. En effet, les pays de l’Union Européenne n’avaient plus accès au gaz russe. Des livraisons d’énergie perturbées par, d’une part des sanctions européennes, et d’autre part un chantage russe.

Radicalisation de part et d’autre

Cette politique de tolérance zéro entre les deux pays s’est même invitée dans le sport. La participation des Lions de l’Atlas marocains à la CAN U17 a même été compromise, du fait de ces agissements hostiles. Voulant tordre le bras à Alger, Rabat avait exigé que soit affrété un avion de la Royal Air Maroc pour convoyer ses joueurs en Algérie où se joue la compétition continentale.

N’eut été l’intervention de la CAF, le Maroc n’allait pas jouer cette compétition. L’Algérie étant restée ferme sur sa décision d’interdire son espace aérien aux appareils marocains. Une radicalisation de part et d’autre qui s’invite dans les plus hautes instances internationale de décision, comme l’ONU. Et même au plan militaire, avec des acquisitions d’armes tous azimuts, et des menaces. Au point que des observateurs craignant une confrontation militaire entre les deux voisins en Afrique du Nord.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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