Côte d’Ivoire : l’attente des résultats confirme le triomphe annoncé de Ouattara


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Alassane Ouattara
Alassane Ouattara

Au lendemain d’une élection présidentielle marquée par le calme mais aussi par un manque notable d’engouement, la Côte d’Ivoire retient son souffle en attendant la proclamation des résultats. Ce dimanche 26 octobre, le suspense est cependant quasi inexistant : le président sortant, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, est l’ultra-favori pour remporter un quatrième mandat. Le scrutin, qui s’est tenu la veille, a vu près de 9 millions d’Ivoiriens appelés aux urnes.

Malgré le retour à la stabilité dans ce pays, premier producteur mondial de cacao, l’absence des figures majeures de l’opposition sur les bulletins de vote ouvre la voie à une victoire écrasante de l’octogénaire.

Une participation en demi-teinte et une fracture évidente

Le principal indicateur après le vote est le taux de participation, qui donne déjà des indices sur la légitimité du scrutin. Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a estimé que ce taux devrait « avoisiner les 50 % ».

Ce chiffre révèle une fracture géographique et politique très nette au sein du pays. Dans le Nord et dans des villes comme Bouaké, traditionnellement favorables au président Ouattara, la mobilisation des électeurs a été forte. Inversement, l’Ouest et le Sud, bastions historiques de l’opposition, ont vu de nombreux bureaux de vote rester quasiment déserts, y compris dans la capitale économique, Abidjan. Simon Doho, chef de file des députés du PDCI, principal parti d’opposition, a ainsi exprimé ses doutes sur la légitimité d’un président élu dans de telles conditions, soulignant une « fracture très claire entre le nord et le sud ».

Le boulevard ouvert par l’absence de l’opposition

La principale raison du faible suspense et de l’apathie d’une partie de l’électorat réside dans l’exclusion des leaders historiques de l’opposition. Ni Tidjane Thiam, leader du PDCI, ni l’ancien président Laurent Gbagbo n’étaient en lice. Le premier a été écarté pour des problèmes de nationalité et le second en raison d’une condamnation pénale.

Ce scénario a laissé une grande partie de la population sans candidat, réduisant l’enjeu démocratique du scrutin. En conséquence, les observateurs s’attendent à ce qu’Alassane Ouattara, qui brigue ce quatrième mandat à 83 ans, réalise un score écrasant. Cinq candidats étaient initialement en lice, mais la non-participation des poids lourds de l’opposition a transformé l’élection en une formalité pour le président sortant.

La paix, priorité des ivoiriens

Dans un pays qui a connu les affres d’une grave crise post-électorale, l’attente majeure des populations reste la paix. Malgré les controverses politiques, l’espoir d’une stabilité durable est palpable. La Commission électorale indépendante a promis de proclamer les résultats au plus tard ce lundi 27 octobre. En attendant, le calme qui a entouré le déroulement du vote est un signe positif de maturité, bien que l’atmosphère d’absence de réel choix politique et l’ombre des leaders exclus continuent de planer sur la légitimité de ce quatrième mandat annoncé.

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