
La République centrafricaine vit une journée politique décisive avec l’organisation simultanée de quatre scrutins : l’élection présidentielle, les Législatives, les Municipales et les Régionales. À Bangui, comme dans le reste du pays, près de 2,4 millions de citoyens sont appelés à choisir leurs dirigeants dans un contexte à la fois historique et sensible. Si le climat est resté globalement apaisé dans la capitale, le démarrage du vote a été marqué par de nombreux retards et une organisation parfois laborieuse.
Dès les premières heures de ce dimanche matin, plusieurs bureaux de vote n’étaient pas encore opérationnels. Des électeurs arrivés avant l’heure officielle d’ouverture ont dû patienter longuement avant de pouvoir voter. Les observateurs nationaux relèvent des difficultés liées à l’acheminement du matériel électoral et à la disponibilité des agents, ce qui a perturbé le lancement des opérations dans plusieurs quartiers.
Un processus qui ralentit la participation
La particularité de ce scrutin réside dans sa complexité. Chaque électeur doit accomplir quatre votes distincts, impliquant autant de bulletins et d’urnes. Cette configuration, rarement expérimentée en Centrafrique, a considérablement ralenti le déroulement des opérations. Dans de nombreux centres, les files d’attente avançaient lentement, donnant l’impression d’une participation hésitante, difficile à mesurer en début de journée.
Malgré ces lenteurs, la majorité des votants parvenait à retrouver son inscription sur les listes électorales et à déposer correctement ses bulletins. Les agents électoraux ont souvent dû guider les électeurs, notamment les personnes âgées ou celles peu familières avec ce type de scrutin multiple. Dans certains secteurs de Bangui, des problèmes plus sérieux ont été signalés. Dans le quartier du PK5, plusieurs bureaux ont dû suspendre temporairement le vote en raison d’une erreur dans la distribution des bulletins pour les élections législatives.
Incidents logistiques et tensions ponctuelles
Des documents correspondant à une autre circonscription avaient été livrés, empêchant la poursuite normale des opérations. Cette situation a provoqué de l’impatience, voire de la frustration, chez des électeurs présents depuis l’aube, ainsi que chez des candidats locaux estimant être pénalisés. Les autorités électorales ont toutefois assuré que ces dysfonctionnements étaient en cours de correction dans la matinée.
Dans d’autres centres stratégiques de la capitale, comme les grands lycées et établissements publics, la mise en place a également pris du temps. L’installation des urnes, l’affichage des listes et l’organisation matérielle ont retardé l’ouverture de certains bureaux de plus d’une heure. Ces sites sont étroitement surveillés en raison de leur importance symbolique et du souvenir d’événements tragiques récents.
Une affluence attendue plus tard dans la journée
La présence renforcée des forces de sécurité et des observateurs, nationaux comme internationaux, visait à prévenir tout débordement et à rassurer la population. Dans plusieurs arrondissements, la participation est restée faible durant la matinée. Peu d’électeurs étaient visibles aux abords des centres de vote, une situation que certains expliquent par la priorité donnée aux offices religieux du dimanche.
Les responsables électoraux se montraient néanmoins confiants, anticipant une hausse de la fréquentation en fin de matinée et en début d’après-midi. La journée électorale a fortement ralenti la vie économique de Bangui. De nombreux commerces ont fermé leurs portes, la circulation a été réduite et les frontières du pays temporairement closes, conformément aux mesures de sécurité décrétées par les autorités.
L’opposition déterminée à empêcher une victoire au premier tour
Sur le plan politique, l’enjeu est considérable. Le Président sortant, candidat à un nouveau mandat, affronte plusieurs figures de l’opposition déterminées à empêcher une victoire dès le premier tour. En parallèle, certains partis et plateformes politiques ont appelé au boycott, mettant en avant des doutes sur la crédibilité du processus électoral.
Si la situation sécuritaire s’est améliorée dans certaines régions, la présence de groupes armés dans des zones périphériques suscite encore des inquiétudes. À Bangui toutefois, la journée de vote se déroule sans grand incident, dans une atmosphère de calme prudent, sous l’œil attentif des forces de sécurité et de la communauté internationale.



