
Séparés par le tirage au sort dans des groupes distincts, les deux géants du Maghreb ne pourront se croiser qu’au stade ultime de la compétition. Une finale entre Lions de l’Atlas et Fennecs constituerait l’affiche rêvée d’une CAN qui s’annonce historique.
Un tirage qui préserve le choc
C’est l’ouverture de la 35e édition de la Coupe d’Afrique des Nations, organisée au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. La compétition promet un spectacle grandiose. Et parmi les scénarios les plus attendus, celui d’une finale opposant le pays hôte à son voisin algérien électrise déjà les passionnés des deux rives. Le tirage au sort effectué en janvier dernier a placé les deux rivaux dans des poules séparées : le Maroc dans le groupe A aux côtés du Mali, de la Zambie et des Comores, tandis que l’Algérie évolue dans le groupe E avec le Burkina Faso, la Guinée équatoriale et le Soudan.
Cette configuration du tableau rend impossible toute confrontation avant les derniers tours. Selon la structure de la compétition, si les deux sélections terminent en tête de leur groupe respectif et poursuivent ensuite leur parcours victorieux, elles se retrouveraient dans des moitiés de tableau opposées. Le Maroc croiserait par exemple le Sénégal en demi-finale, pendant que l’Algérie affronterait l’Égypte dans l’autre demie. La finale du 18 janvier au Stade Prince Moulay Abdellah de Rabat pourrait ainsi voir s’affronter les deux nations pour le sacre suprême.
Deux favoris aux ambitions légitimes
Le Maroc aborde cette compétition avec le statut de grand favori. Portés par l’élan de leur demi-finale historique à la Coupe du monde 2022 au Qatar, les Lions de l’Atlas n’ont cessé de progresser. Leur médaille de bronze aux Jeux olympiques de Paris 2024 a confirmé la profondeur de leur vivier. Achraf Hakimi, malgré une blessure à la cheville qui inquiète, demeure le leader technique d’une équipe emmenée par Walid Regragui. Les bookmakers placent le Maroc en tête des pronostics, avec environ 19 % de chances de soulever le trophée selon les prévisions statistiques. Le pays hôte rêve d’un premier titre depuis 1976. Une attente de près de cinquante ans à laquelle le sélectionneur Walid Regragui a annoncé qu’il allait mettre fin.
L’Algérie, de son côté, arrive avec une tout autre dynamique. Éliminés dès le premier tour lors des deux dernières éditions, en 2022 et 2023, les Fennecs ont traversé une période de remise en question. Mais sous la houlette de Vladimir Petkovic, la sélection a retrouvé de la stabilité. Les qualifications ont été maîtrisées avec 16 points, 16 buts marqués et seulement 2 encaissés. Riyad Mahrez, malgré son temps de jeu réduit en club, reste le symbole d’une génération qui a triomphé en 2019 au Caire. Mohamed Amoura incarne la nouvelle vague, tandis qu’Ismaël Bennacer apporte l’expérience du très haut niveau. Cette CAN représente une opportunité de rédemption pour une équipe qui n’a plus atteint les phases finales depuis son sacre il y a six ans.
Une rivalité au parfum de classique
Le bilan des confrontations directes témoigne de l’équilibre entre les deux nations : dix victoires pour le Maroc, neuf pour l’Algérie et onze matchs nuls en trente rencontres officielles. La dernière opposition remonte au 11 décembre 2021, lors d’un quart de finale de Coupe arabe au Qatar. Ce jour-là, après un match nul 2-2, l’Algérie s’était imposée aux tirs au but, avant de remporter le trophée. Le but inscrit par Youcef Belaïli depuis le milieu de terrain reste gravé dans les mémoires des deux camps.
Depuis, les rapports de force se sont inversés. Le Maroc a pris l’ascendant sur la scène internationale, atteignant des sommets jamais vus pour une sélection africaine. L’Algérie, elle, a connu des déconvenues humiliantes. Mais le football a cette capacité à redistribuer les cartes en l’espace de quelques semaines. Mason Greenwood, interrogé sur ses pronostics pour la CAN, a justement misé sur un sacre algérien, là où la majorité de ses coéquipiers marseillais voyaient le Maroc triompher. Pourtant le Maroc affonte les Comores en ouverture, et Marseille est la première ville de la diaspora comorienne dans le monde.
️ Mason Greenwood :
« Qui va gagner la CAN ? L’Algérie »
[ @OM_Officiel ] pic.twitter.com/6MDeECwhYc
— JDZ Football (@JDZFootball) December 20, 2025
Mais en attendant, les supporters algériens ont été salués à la frontière par leurs homologues marocains. Et lors de la dernière Coupe arabe, après leur élimination, les Fennecs ont supportés les Lions de l’Atlas. Signe qu’entre les deux pays frères le football rassemble.



