Hakimi, jouera la CAN à domicile, mais la date de son retour reste un secret


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Achraf Hakimi
Achraf Hakimi

Sacré meilleur joueur africain de l’année, Achraf Hakimi aborde « sa » CAN à domicile lancé dans une course contre la montre après une grave blessure à la cheville. À l’heure où le Maroc enchaîne les titres, Coupe arabe et Mondial U20, les Lions de l’Atlas n’ont jamais semblé aussi proches de décrocher enfin un deuxième sacre continental, quarante-neuf ans après 1976.

Demain soir à Rabat, face aux Comores, le Maroc donnera le coup d’envoi d’une Coupe d’Afrique des nations attendue depuis près d’un demi-siècle. Tous les regards convergeront vers Achraf Hakimi, latéral droit star du Paris Saint-Germain, blessé depuis le 4 novembre après un tacle de Luis Diaz en Ligue des champions. De retour à l’entraînement collectif cette semaine, le défenseur marocain a rassuré tout un pays, les images de ses premières courses ayant immédiatement envahi les réseaux sociaux.

Le sélectionneur Walid Regragui a confirmé que son capitaine sera bien de la partie, même si son temps de jeu sera géré avec prudence. La question n’est plus de savoir s’il participera à la CAN, mais à quel moment il fera son retour sur le terrain. C’est un secret bien gardé par le sélectionneur. Certainement pas lors du match d’ouverture, plutôt lors de la deuxième journée face au Mali ou à la Zambie. Cela dépendra aussi de la façon dont se comporternot les Lions de l’Atlas en l’absence de leur capitaine.

Six heures de rééducation quotidienne pendant six semaines : c’est le prix qu’a accepté de payer le défenseur de 26 ans pour ne pas manquer ce rendez-vous avec l’histoire.

Le Ballon d’Or africain en vitrine

C’est en boitillant, avec une botte de protection à la cheville, qu’Achraf Hakimi avait reçu le 19 novembre à Rabat le trophée de meilleur joueur africain de l’année lors des CAF Awards. Cette consécration individuelle récompense une saison exceptionnelle marquée par une Ligue des champions, une Supercoupe d’Europe, la Ligue 1, la Coupe de France et une finale de Coupe du monde des clubs.

Premier Marocain sacré depuis Mustapha Hadji en 1998 et premier défenseur depuis le Congolais Bwanga Tshimen en 1973, il s’est aussi classé sixième du Ballon d’Or mondial, devant des stars comme Mohamed Salah ou Victor Osimhen.

Pour Walid Regragui, la présence de Hakimi est cruciale. Le capitaine des Lions de l’Atlas incarne l’ambition d’un pays qui veut enfin transformer ses promesses en trophée continental. Son retour, même progressif, promet de galvaniser un public que le sélectionneur n’hésite pas à qualifier de meilleur au monde.

Une année en or pour le football marocain

Au Qatar, l’équipe A’ a récemment remporté la Coupe arabe en battant la Jordanie en prolongation, portée par un doublé d’Abderrazak Hamdallah et un lob sensationnel d’Oussama Tannane expédié de près de soixante mètres. Il s’agit du deuxième sacre des Lions dans cette compétition après celui de 2012.

Le véritable tremblement de terre est cependant venu du Chili en octobre, où les Lionceaux U20 de Mohamed Ouahbi ont décroché leur première Coupe du monde de la catégorie. En dominant successivement l’Espagne, le Brésil, la France puis l’Argentine en finale, cette génération dorée a marqué les esprits. Othmane Maamma, élu meilleur jeune joueur africain, et Yassir Zabiri, double buteur en finale, illustrent la réussite du travail de fond mené à l’Académie Mohammed VI et dans les centres de formation du royaume.

Ces succès s’inscrivent dans une stratégie globale : politique de formation ambitieuse, infrastructures modernisées et détection méthodique des binationaux en Europe et ailleurs. Le Maroc s’installe durablement au sommet de la scène africaine et mondiale. La CAN à domicile, puis le Mondial 2030 co-organisé avec l’Espagne et le Portugal, s’inscrivent dans une trajectoire sportive assumée.

Avec ou sans Hakimi dès le match d’ouverture, un objectif s’impose désormais aux Lions de l’Atlas : soulever enfin ce trophée continental qui leur échappe depuis 49 ans, devant leur public, dans un stade et un pays prêts à entrer dans l’histoire.

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Criss Bailly est un journaliste collaborant avec afrik.com, où il couvre une large palette de sujets allant de la politique à la culture, en passant par la santé et la société. Ses articles abordent des thématiques variées, telles que la responsabilité sociétale des entreprises en Afrique, la situation épidémiologique du Covid-19 au Gabon, ou encore des enquêtes sur des scandales internationaux impliquant des figures publiques. Il met également en lumière des figures marquantes du continent, comme l’écrivain Serge Bilé ou la chanteuse Dobet Gnahoré, à travers des interviews et des analyses approfondies. Son travail reflète un engagement à décrypter les dynamiques africaines contemporaines, tout en donnant une voix aux acteurs influents du continent.
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