Cameroun : deux proches d’Issa Tchiroma arrêtés à Douala à la veille de la proclamation des résultats


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Issa Tchiroma Bakary, candidat heureux à la présidence du Cameroun?
Issa Tchiroma Bakary, candidat heureux à la présidence du Cameroun?

À deux jours de la proclamation des résultats de la présidentielle, deux proches du candidat Issa Tchiroma ont été arrêtés à Douala. L’opposition dénonce une tentative d’intimidation.

Le climat politique camerounais se tend davantage à l’approche de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle. Deux figures de l’opposition, Anicet Ekane et Djeukam Tchameni, tous deux soutiens du candidat Issa Tchiroma Bakary, ont été arrêtées vendredi à Douala, selon plusieurs sources concordantes.

Des arrestations jugées “intimidantes” par l’opposition

L’information a été confirmée par le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), qui dénonce une tentative d’« intimidation » avant l’annonce du verdict des urnes prévue lundi 27 octobre 2025 par le Conseil constitutionnel.
Dans un communiqué, le Manidem a indiqué que son président Anicet Ekane et la trésorière du parti Florence Titcho ont été interpellés, tout comme Djeukam Tchameni, autre membre influent du mouvement Union pour le changement 2025, coalition ayant soutenu la candidature d’Issa Tchiroma.

Selon le communiqué, ces arrestations visent à « faire taire les voix qui demandent le respect du vote des Camerounais ».

Une atmosphère politique sous haute tension

Le climat reste particulièrement tendu dans le pays. Issa Tchiroma Bakary, chef du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), a revendiqué sa victoire à la présidentielle avec 54,8 % des voix, contre un peu plus de 31 % pour le président sortant Paul Biya.
Alors que les résultats officiels doivent encore être proclamés, le candidat de l’opposition a appelé à la mobilisation nationale dimanche, une initiative qualifiée d’« insurrectionnelle » par René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

Le ministre a également appelé les médias à « la responsabilité ». Il a estimé que certains propos de l’opposition risquaient de « jeter de l’huile sur le feu ».

Un pays en état d’alerte

À Yaoundé, la capitale, une atmosphère d’inquiétude gagne la population. De nombreux habitants ont commencé à faire des réserves de nourriture dans la crainte d’éventuelles violences post-électorales.

Dans le Nord du Cameroun, les autorités ont pris des mesures de précaution, notamment l’interdiction temporaire de la vente du « Zoua Zoua », un carburant local de contrebande souvent utilisé pour les déplacements dans les zones rurales.

Ces arrestations interviennent dans un contexte de méfiance généralisée envers les institutions électorales, alors que le Conseil constitutionnel s’apprête à rendre une décision qui pourrait profondément remodeler l’échiquier politique camerounais.

Maceo Ouitona
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Maceo Ouitona est journaliste et chargé de communication, passionné des enjeux politiques, économiques et culturels en Afrique. Il propose sur Afrik des analyses pointues et des articles approfondis mêlant rigueur journalistique et expertise digitale
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