
Alors que le Conseil constitutionnel du Cameroun a entamé ce 22 octobre l’examen du contentieux des opérations de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, son président Clément Atangana a publié un communiqué annonçant la proclamation des résultats pour le lundi 27 octobre 2025 au Palais des Congrès de Yaoundé.
Dix jours après le scrutin présidentiel, la haute juridiction a été saisie de onze recours émanant de candidats, de partis politiques et d’électeurs. Chaque recours a été examiné en audience publique, en présence des parties, de leurs avocats, des observateurs et des médias. Sur les onze recours enregistrés, deux candidats se sont désistés tandis que d’autres ont été rejetés pour vice de forme, défaut de qualité ou dépôt hors délai. Parmi ces recours, la candidate de l’Union Démocratique du Cameroun, Tomaino Ndam Njoya, seule femme en lice lors du scrutin du 12 octobre, a demandé l’annulation totale de l’élection pour fraude massive et irrégularités, une demande rejetée faute de preuves tangibles et d’arguments juridiques solides.
À l’issue des délibérations, le Conseil constitutionnel, composé de onze membres nommés pour un mandat de six ans renouvelable et qui statue en dernier ressort, proclamera donc les résultats le lundi 27 octobre dans la salle d’audience du Palais des Congrès. Ce report n’est pas anodin : le scrutin du 12 octobre a vu le président sortant Paul Biya affronter onze autres candidats, et depuis la fin du vote, l’attente se fait pesante. Les appels à la paix d’un côté et à la désobéissance civique de l’autre animent le climat social et politique du pays, certains allant jusqu’à commettre des infractions graves au nom d’un « changement forcé ».
Désinformation sur les réseaux
Cette situation, qui crée une forme de psychose dans la population, est alimentée par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux. La dernière en date concerne un faux communiqué attribué à l’ambassade de France appelant ses ressortissants à quitter le pays. Cette rumeur, qui a pris de l’ampleur depuis le soir du 12 octobre, prétendait que la France aurait « demandé à ses ressortissants de quitter le Cameroun dans les 72 heures avant la proclamation des résultats jeudi ». Le document a circulé dans plusieurs groupes WhatsApp, sur Facebook et TikTok. Face à cette désinformation, l’ambassade de France au Cameroun a rapidement publié un démenti sur son compte Facebook : « Ces faux comptes ne constituent pas, comme ils le prétendent, des communiqués officiels du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il s’agit d’une fausse information à visée malveillante. »
Le report de la proclamation des résultats semble donc intervenir à point nommé. Ces opérations de désinformation, orchestrées par une frange de l’opposition camerounaise, visent à donner une image de chaos au Cameroun et à faire pression sur le Conseil constitutionnel, seul organe habilité à désigner le vainqueur officiel de l’élection présidentielle. Toutefois, ces manœuvres n’ont pas porté leurs fruits : le Conseil statuera en dernier ressort et sa décision, conformément à l’article 136 du code électoral camerounais, sera définitive et sans appel.