
Dans le cadre du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025 au Cameroun, la Cour constitutionnelle n’a retenu qu’une seule candidature féminine, illustrant le faible intérêt des femmes pour la vie politique sur le territoire camerounais, où elles sont souvent amenées à suivre les aspirations politiques de leurs époux. Cette situation pourrait d’ailleurs s’appliquer à cette candidate.
L’Union Démocratique du Cameroun (UDC) est un parti politique d’opposition camerounais fondé il y a 34 ans, précisément le 26 avril 1991, par Adamou Ndam Njoya. Ce dernier l’a dirigé jusqu’à sa mort le 7 mars 2020, après avoir été candidat aux élections présidentielles camerounaises à quatre reprises : en 1992, 2004, 2011 et 2018.
À sa mort, son épouse Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya a pris les rênes du parti suite au vote de la convention nationale de l’Union Démocratique du Cameroun des 28 et 29 octobre 2021.
Portrait de la candidate Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya
Hermine Patricia Ndam Njoya, née le 26 janvier 1969 à Yaoundé, est une femme politique, entrepreneure et auteure camerounaise. Députée de l’UDC à l’Assemblée nationale du Cameroun de 2007 à 2020, elle est actuellement maire de Foumban et porte-parole du conseil régional de l’Ouest. Héritière politique de son défunt époux, elle est désormais la seule femme parmi les douze candidats à la présidentielle 2025.
Après son cycle secondaire effectué au lycée Sultan Njoya de Foumban de 1980 à 1987, où elle obtient son baccalauréat A4, elle poursuit ses études supérieures de 1987 à 1990 à la faculté de droit et des sciences économiques de l’Université de Yaoundé. Elle en ressort avec une licence puis une maîtrise obtenue en 1992. En 2001, elle intègre l’Institut International du Peuple (HISTADRUT) en Israël pour un programme spécial sur le rôle des femmes dans la réhabilitation urbaine.
Expertise professionnelle
Sur le plan professionnel, la candidate à l’élection présidentielle du 12 octobre est une spécialiste de la formation des organisations de base, avec une expertise avérée en montage, contrôle, exécution et évaluation des projets. Elle a coordonné plusieurs programmes et projets, notamment :
- La Task Force VIH/SIDA et enfants à la World Conference of Religions for Peace/Hope for African Children Initiative
- Les programmes de l’École Africaine d’Éthique, institution qui vise à promouvoir la pratique de l’intégrité et de l’éthique dans la gestion des affaires publiques et privées au Cameroun et en Afrique
- Le programme PACDDU de la coopération Cameroun-Union Européenne
Présidente de l’Association des Femmes Camerounaises dans le Café
Engagée dans la promotion de la filière café en Afrique, Patricia Ndam Njoya est présidente de l’Association des Femmes Camerounaises dans le Café (AFECC). Grâce à cette fonction, elle occupe depuis 2013 le poste de présidente du comité pour la promotion du genre à l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM).
Carrière politique
Elle effectue toute sa carrière politique essentiellement à l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), où elle s’engage dès la création du parti et participe aux marches de l’opposition appelant au retour au multipartisme. Au sein de ce parti politique, elle a occupé plusieurs fonctions :
- Présidente de la commission nationale chargée de l’éducation et de l’éthique
Membre du bureau politique - Coordonnatrice du comité technique chargé de la maison de la culture UDC avant la convention de 2006
- Secrétaire nationale chargée de l’éthique, de la culture et de l’information
En tant que députée, elle a été porte-parole des députés UDC à l’Assemblée nationale et membre de la commission des lois constitutionnelles, des droits de l’homme et des libertés, de la justice, de la législation et du règlement, du statut des personnes, de la justice et des collectivités locales. Elle est également membre du Forum des Femmes d’Afrique et d’Espagne pour un monde meilleur et du Réseau Parlementaire pour la Promotion du Genre (REPAGE).
Programme électoral : cinq axes prioritaires
En se déclarant candidate à l’élection présidentielle du 12 octobre prochain au Cameroun, la candidate de l’UDC souhaite concentrer sa campagne sur cinq points essentiels :
- Gouvernance et démocratie : Renforcement de l’État de droit et de l’indépendance du système judiciaire
- Développement économique et social : Propositions de politiques pour la création d’emplois et le soutien à l’entrepreneuriat
- Unité nationale et résolution des crises : Promotion d’un dialogue national inclusif favorisant la réconciliation et la paix
- Réformes institutionnelles et démocratisation : Mise en œuvre de réformes du système électoral afin de garantir des élections libres, transparentes et équitables
- Bonne gouvernance et lutte contre la corruption
Un enjeu historique
À travers sa candidature et son action durant cette campagne, Tomaino Ndam Njoya espère donner du poids aux femmes qui peuvent réellement changer la situation politique du Cameroun. Mais elle aspire aussi à faire de son parti un véritable « parti d’opposition » crédible.
Avec cette unique candidature féminine, les Camerounais ont rendez-vous avec l’histoire le 12 octobre 2025.
