Afrobeats : Billboard consacre les 50 morceaux les plus célèbres de l’histoire du genre


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Billboard

Du Nigeria aux scènes mondiales, l’afrobeats continue de conquérir la planète. Pour saluer cette ascension fulgurante, le magazine musical américain Billboard a publié un classement des 50 morceaux les plus emblématiques du genre.

Né dans les rues animées de Lagos, l’afrobeats s’est imposé, au fil des deux dernières décennies, comme l’un des genres musicaux les plus influents au monde. Fusionnant percussions africaines, sons électroniques, pop, dancehall ou encore hip-hop, cette musique vibrante s’est progressivement imposée bien au-delà des frontières africaines. Aujourd’hui, les artistes nigérians sont devenus des têtes d’affiche internationales, collaborant avec les plus grands noms de la pop mondiale. Pour souligner l’impact de cette révolution sonore, Billboard, référence incontestée des classements musicaux mondiaux, a dévoilé sa sélection des 50 plus grands titres de l’histoire de l’afrobeats.

African Queen en tête, Wizkid dans le peloton

À la première place du palmarès figure « African Queen », ballade lancinante signée 2Baba (anciennement 2Face Idibia), sortie en 2004. Considéré comme l’un des morceaux fondateurs du genre, ce tube a marqué toute une génération par son mélange subtil de mélodies traditionnelles et d’arrangements modernes. Son influence est telle qu’il est souvent considéré comme l’un des piliers de la musique nigériane contemporaine.

Derrière 2Baba, c’est Wizkid qui s’impose avec « Ojuelegba » (2014), hymne nostalgique rendant hommage à ses racines. Le morceau a non seulement conquis l’Afrique, mais aussi trouvé un écho auprès d’un public international, grâce notamment à un remix en collaboration avec Drake. Wizkid réussit l’exploit de figurer deux fois dans le top 5 avec « Essence », un titre en duo avec Tems qui a connu un succès planétaire et s’est imposé comme un véritable tube de l’été à sa sortie.

Une mosaïque d’artistes et d’époques

Le classement de Billboard met en lumière la diversité de l’afrobeats, autant sur le plan stylistique que générationnel. On y retrouve les pionniers comme P-Square ou Flavour avec son remix endiablé « Nwa Baby (Ashawo Remix) », mais aussi la nouvelle vague incarnée par Rema, dont le titre « Calm Down » s’est hissé parmi les morceaux les plus streamés au monde, aidé par une version remixée avec Selena Gomez.

Burna Boy, Davido, Tiwa Savage, Yemi Alade, Asake, ou encore Ayra Starr figurent également parmi les noms les plus présents, confirmant leur rôle central dans l’expansion de l’afrobeats à l’international. Ces artistes ont su, chacun à leur manière, apporter une touche personnelle à ce style musical en constante mutation.

Des critères multiples pour refléter la richesse du genre

Le classement ne repose pas uniquement sur les chiffres de ventes ou de streaming. Billboard a choisi une approche mixte, combinant l’impact culturel, la longévité des morceaux, leur influence sur le genre, ainsi que les données chiffrées issues de plateformes internationales (comme Spotify ou Apple Music), mais aussi panafricaines. La présence de Boomplay, l’un des services de streaming les plus utilisés en Afrique, est particulièrement notable : elle garantit une meilleure représentativité des goûts du public africain, souvent sous-représenté dans les palmarès internationaux.

L’afrobeats, un phénomène mondial

Ce classement s’inscrit dans une reconnaissance du poids de l’afrobeats sur la scène mondiale. Autrefois cantonné aux radios locales, le genre a progressivement conquis les clubs et les charts occidentaux. Aujourd’hui, il est omniprésent dans les playlists internationales, les festivals et les collaborations transcontinentales. Des artistes comme Burna Boy, sacré aux Grammy Awards, ou Tems, nominée aux Oscars, en sont les symboles éclatants.

La viralité de certains titres sur TikTok ou YouTube a également joué un rôle fondamental dans leur diffusion planétaire, transformant des morceaux locaux en véritables hits mondiaux. L’afrobeats n’est plus seulement une musique : c’est une culture, une esthétique, un langage global.

Un classement à la fois historique et symbolique

Le top 50 établi par Billboard a le mérite de retracer l’évolution d’un genre musical né dans les marges et devenu une force dominante. Il permet aussi de reconnaître le travail des artistes africains, souvent éclipsés par les standards occidentaux, et de souligner l’influence croissante de l’Afrique dans les tendances culturelles mondiales.

Ce classement est aussi un appel à la curiosité : pour les non-initiés, il constitue une porte d’entrée vers un univers sonore riche et vibrant ; pour les connaisseurs, c’est l’occasion de (re)découvrir des classiques et d’apprécier le chemin parcouru par le genre.

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