
La France suffoque sous une nouvelle vague de chaleur d’une intensité exceptionnelle, avec des températures flirtant localement avec les 41°C. En cause, une masse d’air brûlante venue du sud, propulsée par une configuration météorologique atypique. Cet épisode caniculaire, le deuxième de l’été, s’installe durablement sur le territoire, affectant aussi bien la santé publique que l’agriculture. Plusieurs départements sont en alerte, tandis que les autorités appellent à la vigilance face à un phénomène qui s’annonce long et éprouvant.
Depuis ce vendredi, la France est sous l’effet d’une vague de chaleur exceptionnelle, directement alimentée par une masse d’air brûlant en provenance du Maroc et d’Espagne. Ce phénomène, causé par l’ex-tempête tropicale Dexter, agit comme une véritable « pompe à chaleur », propulsant des températures sahariennes jusqu’au nord du pays.
Selon Guillaume Séchet, météorologue et fondateur de Météo-Villes, « un épisode de très forte chaleur caniculaire est en cours sur la moitié sud de la France, et il pourrait durer au moins une semaine ». D’ores et déjà, Météo France prévoit des températures atteignant localement 41°C dans le Sud-Ouest, notamment dès dimanche, un seuil critique pour la santé publique et les infrastructures.
Des températures records pour le mois d’août
Cette vague de chaleur représente le deuxième épisode caniculaire de l’été 2025. À titre de comparaison, la première vague avait touché le pays en juillet, avec des températures ayant dépassé les 38°C dans plusieurs régions, mais sur une durée plus courte. Actuellement, plus d’une dizaine de départements sont placés en vigilance orange ou rouge canicule. Les températures vont osciller entre 30°C et 35°C sur une large partie du pays, et même plus de 40°C dans le Sud-Ouest.
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À Lille ou Strasbourg, la situation est un peu plus tempérée, avec environ 26°C, mais reste exceptionnellement élevée pour ces zones. L’origine de cette vague de chaleur est bien connue des météorologues. Il s’agit d’un effet de déplacement de masse d’air chaud, accentué par la remontée de l’anticyclone des Açores vers l’Allemagne. Cette configuration météorologique pousse l’air chaud du Sahara à remonter sur le territoire français.
Un impact sur la santé et le quotidien
Selon Thibault Courouge, prévisionniste à Météo France, la tempête Dexter agit comme un levier amplificateur : « Elle provoque un effet pompe à chaleur en attirant l’air chaud saharien vers le nord de la France ». Un phénomène similaire avait déjà été observé en juin, avec une montée d’air chaud en provenance du Maroc, accompagnée d’un anticyclone particulièrement puissant.
Au-delà du simple inconfort thermique, cette canicule a des conséquences multiples. Sur le plan sanitaire, les autorités rappellent les mesures de prévention : rester hydraté, éviter les sorties aux heures les plus chaudes (12h-16h), et prendre soin des personnes âgées ou fragiles. En 2022, un été particulièrement chaud avait été lié à plus de 2 800 décès supplémentaires, selon Santé publique France.
Des orages attendus… mais pas salvateurs
Côté agriculture, les cultures sont mises à rude épreuve. Les céréales, les vignes et les élevages souffrent du manque d’eau et de la chaleur excessive. Certaines régions du Sud-Ouest, comme le Lot-et-Garonne, enregistrent déjà une baisse de rendement de 20 à 30% sur certaines productions. L’espoir d’un rafraîchissement par des orages est bien réel, mais ces derniers pourraient aussi s’accompagner de phénomènes violents : rafales de vent, grêle, et pluies soudaines.
Météo France prévoit une dégradation orageuse à partir de mercredi, d’abord sur l’Atlantique, puis s’étendant progressivement vers le nord. Cependant, ces orages ne suffiront probablement pas à faire chuter durablement les températures. La chaleur devrait rester bien installée sur une grande partie du territoire jusqu’à la fin de la semaine, avec un possible répit le week-end suivant.
Une répétition inquiétante des vagues de chaleur
Depuis le début des années 2000, la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur ont fortement augmenté. En France, la température moyenne estivale a grimpé de 1,8°C entre 1950 et 2020, selon les données de Météo France. L’année 2022 avait été la plus chaude jamais enregistrée en France. Si 2025 continue sur cette lancée, elle pourrait se placer parmi les trois années les plus chaudes.