Un vaste réseau de vol de voitures démantelé en Espagne, les pièces détournées vers le Maroc


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Police espagnole
Police espagnole

Un réseau international spécialisé dans le trafic de pièces automobiles volées a été neutralisé par les autorités espagnoles. L’organisation, active entre plusieurs provinces, démontait méthodiquement des véhicules dérobés avant d’exporter les pièces les plus lucratives vers le Maroc. Une opération policière méticuleuse a permis d’arrêter neuf suspects et de saisir des composants issus de dizaines de voitures.

Organisation criminelle spécialisée dans le vol de voitures

Une opération de grande envergure menée par la Police nationale espagnole a permis de démanteler un réseau criminel particulièrement actif dans le vol et le trafic de pièces automobiles. Cette organisation, opérant entre Madrid et la province voisine de Guadalajara, avait mis en place un système bien rodé pour voler des véhicules, les démonter, et faire parvenir les pièces détachées les plus rentables jusqu’au Maroc, où elles étaient revendues dans des circuits parallèles. L’enquête, baptisée « opération Arkan », a permis l’arrestation de neuf personnes, soupçonnées d’appartenir à une organisation criminelle spécialisée dans le vol de voitures.

Cette cellule aurait été à l’origine de plus d’une cinquantaine de vols au cours des derniers mois, avec une cadence impressionnante : entre six et dix véhicules dérobés chaque semaine. Les malfaiteurs ciblaient principalement des voitures de gamme moyenne, suffisamment répandues pour être revendues en pièces sans éveiller de soupçons. Ils privilégiaient les parkings situés dans des zones fréquentées par les voyageurs, notamment aux abords de l’aéroport Adolfo Suárez de Madrid, un lieu stratégique pour ce type de délit.

Une logistique discrète et bien huilée

Une fois les véhicules volés, ceux-ci n’étaient pas immédiatement démontés. Le réseau appliquait une méthode dite du « refroidissement » : les voitures étaient laissées stationnées pendant plusieurs jours dans des quartiers résidentiels, le temps de vérifier qu’aucun système de géolocalisation n’était activé ou que les véhicules n’étaient pas suivis. Cette période de latence permettait également d’éviter d’attirer l’attention des forces de l’ordre en cas de recherches actives. Après ce laps de temps, les voitures étaient discrètement transférées vers un hangar agricole isolé dans la province de Guadalajara.

C’est là que les véhicules étaient méthodiquement démontés, pièce par pièce. Les composants de grande valeur, moteurs, systèmes électroniques, boîtes de vitesses, ou encore airbags, étaient soigneusement sélectionnés pour être envoyés vers le Maroc, principal point de chute du trafic. Les pièces étaient ensuite chargées dans des camions, à destination de divers ateliers clandestins marocains. Pour éviter les saisies, le réseau avait mis en place des dispositifs d’alerte pour détecter d’éventuels contrôles policiers durant le transport. Les éléments trop encombrants ou difficilement revendables étaient quant à eux détruits ou simplement abandonnés en rase campagne.

Une opération policière décisive

Le coup de filet a eu lieu lorsque les enquêteurs ont pu localiser le hangar utilisé par le groupe. Huit individus ont été interpellés alors qu’ils étaient en train de charger un camion avec des pièces automobiles fraîchement extraites. Un neuvième suspect a été arrêté quelques jours plus tard à Madrid. Parmi les personnes arrêtées, deux frères sont soupçonnés d’être les chefs de l’organisation. Leur rôle allait au-delà de la simple coordination : ils étaient spécialisés dans le déverrouillage des systèmes électroniques des véhicules, une compétence fondamentale pour voler des voitures modernes. La police a mis la main sur des composants provenant d’au moins cinquante voitures, pour une valeur estimée à 1,25 million d’euros.

Quatre véhicules supplémentaires, encore intacts, ont été retrouvés dans des lieux servant à leur stockage temporaire. Les suspects font désormais l’objet de poursuites pour vol de véhicules en bande organisée et appartenance à une organisation criminelle. L’enquête se poursuit pour déterminer si d’autres complices ou points de chute existent dans d’autres régions espagnoles ou marocaines. Il faut souligner que le te trafic de pièces détachées est en plein essor, notamment dans des pays comme le Maroc où la demande pour des pièces bon marché alimente un marché parallèle difficile à réguler.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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