Togo : Faure Gnassingbé appelle à un front d’investisseurs pour faire renaître le Sahel


Lecture 3 min.
Faure Gnassingbé
Faure Gnassingbé

Présent au Forum sur le commerce et l’investissement au Tchad, tenu à Abu Dhabi, le président togolais Faure Gnassingbé a livré un discours fort et visionnaire. Il a plaidé pour une alliance entre investisseurs africains, arabes et internationaux afin de transformer le Sahel en moteur de croissance. Pour le dirigeant togolais, le développement du Sahel conditionne la stabilité de tout le continent.

Son message s’inscrit dans une diplomatie tournée vers l’intégration régionale et la souveraineté africaine.

Le Sahel, un « bien commun continental »

Invité spécial de ce forum axé sur le plan tchadien « Connexion 2030 », le dirigeant togolais a salué l’initiative de son homologue, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, la qualifiant de « choix courageux, lucide et cohérent ». Pour Faure Gnassingbé, l’ambition du Tchad dépasse largement ses frontières, touchant à des enjeux cruciaux comme la sécurité alimentaire, la résilience climatique et la cohésion sociale. « Le développement sahélien est en réalité un enjeu continental et global. La prospérité du Sahel est une condition de stabilité pour toute l’Afrique », a-t-il affirmé. Il a ensuite lancé un appel clair : « Nous devons, et je vous y encourage, bâtir autour de cette initiative une véritable coalition d’investisseurs africains, arabes et internationaux. Ensemble, nous pouvons faire du Sahel un bien commun continental, un moteur de croissance et non un angle mort du développement ».

Connecter l’Afrique pour une souveraineté collective

Le Togo a positionné sa diplomatie sous le signe de la solidarité africaine et de l’intégration régionale. Le Président Gnassingbé a placé la connexion au cœur de la réalisation de la souveraineté africaine, ce qui fait écho à la vision togolaise des « corridors de souveraineté ».
Pour lui, le fait de « Connecter l’Afrique, c’est aussi bâtir une souveraineté collective ». Chaque nouvelle infrastructure, route, ligne électrique, fibre optique, ne fait pas qu’apporter la prospérité économique ; elle « réduit les distances de confiance » et renforce la stabilité et la dignité des populations. Il a ainsi inscrit le plan tchadien dans un mouvement continental plus vaste qui vise l’interconnexion des marchés et l’autonomie des choix technologiques et économiques.

Mobiliser le capital africain pour l’autonomie financière

Un pilier central du discours du Président du Conseil a été le plaidoyer pour l’autonomie financière du continent. Il a insisté sur le fait que « l’Afrique doit elle-même, mobiliser son propre capital pour financer son avenir ».
Il a rappelé que les ressources nécessaires sont déjà présentes : dans les fonds souverains, les fonds de pension, l’épargne domestique et la diaspora africaine. Il est désormais impératif d’orienter ces vastes capitaux vers des investissements productifs sur le sol africain. Cette autonomisation exige toutefois une gouvernance claire, des cadres juridiques stables et une discipline budgétaire, des conditions nécessaires pour attirer et rassurer le capital privé tout en préservant la souveraineté publique. « C’est à cette condition que nos partenaires verront en nous, non pas de simples bénéficiaires, mais des bâtisseurs », a-t-il conclu.

Maceo Ouitona
LIRE LA BIO
Maceo Ouitona est journaliste et chargé de communication, passionné des enjeux politiques, économiques et culturels en Afrique. Il propose sur Afrik des analyses pointues et des articles approfondis mêlant rigueur journalistique et expertise digitale
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News