
Des fumées noires, des rues désertées, des cris étouffés par des gaz lacrymogènes… Ce 27 juin 2025, la capitale togolaise, de nouveaux affrontements ont éclaté à Lomé entre manifestants et forces de l’ordre. À l’appel d’activistes et d’influenceurs, des citoyens sont descendus dans la rue pour dénoncer la répression politique, la flambée des prix et une réforme constitutionnelle controversée.
Malgré une mobilisation timide, l’atmosphère reste tendue et révèle une colère sourde dans un pays sous haute surveillance.
Des quartiers en ébullition, des commerces fermés
Dès les premières heures du jour, les quartiers de Gbadago, Bè-Kpota ou encore Hedzranawoé ont vu s’élever des flammes de pneus brûlés et des barricades improvisées. Les forces de l’ordre ont rapidement répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et dispersé les petits groupes de manifestants. Si certains commerçants ont fermé boutique en signe de soutien au mouvement, d’autres redoutaient les pillages. Entre solidarité et crainte, la vie quotidienne a été suspendue dans plusieurs zones de la capitale.
La peur au cœur, la contestation persiste
Malgré une faible mobilisation en ce premier jour d’appel, le message est évident : une partie de la population n’en peut plus. Les arrestations de figures critiques, comme le rappeur Aamron, récemment libéré après un internement forcé en hôpital psychiatrique, ont ravivé l’indignation. Amnesty International a appelé à une enquête sur des cas présumés de torture. En parallèle, des miliciens en civil, aperçus dans plusieurs rues, suscitent la peur et renforcent le sentiment d’impunité du régime. À Adidogomé ou Baguida, le calme apparent masque un malaise profond.
Vers une lame de fond ou une étincelle passagère ?
Lomé s’agite, mais le pouvoir reste inflexible. Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, semble déterminé à s’accrocher aux rênes d’un régime de plus en plus autoritaire. Les manifestants, eux, assurent vouloir poursuivre leur mobilisation les 27 et 28 juin, pacifiquement mais résolument. Si les précédents mouvements ont été contenus, les fractures sociales et politiques continuent de s’élargir.