
Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) est la formation de l’ex-président Laurent Gbagbo. Il dénonce une nouvelle vague d’arrestations visant ses cadres. Après six interpellations début août, deux personnalités de premier plan sont désormais en garde à vue. Il s’agit de l’ex-ministre de la Défense Moïse Lida Kouassi et de l’ambassadeur Koné Boubacar.
Le parti crie à la répression politique et exige leur libération immédiate.
Deux figures arrêtées après convocation
Les deux cadres du PPA-CI ont été interpellés le 8 août 2025, à la suite d’une convocation au service des enquêtes générales de la préfecture de police d’Abidjan. Ils étaient auditionnés en même temps que le colonel des douanes Joël Kéké. Ce dernier a été libéré dès le lendemain. Selon leurs avocats, il leur est reproché d’avoir orchestré les violences du 1er août à Yopougon, au cours desquelles un bus a été incendié.
Des arrestations jugées arbitraires
Lors d’une conférence de presse le 10 août, le président exécutif du PPA-CI, Sébastien Dano Djédjé, a dénoncé des interpellations « brutales » et « illégales ». Elles s’ajoutent à celles de six militants arrêtés les 2 et 3 août. Il a mis en cause la légalité et la conformité des conditions de détention avec les garanties constitutionnelles. Il y voit une atteinte aux droits fondamentaux.
Pour le PPA-CI, ces arrestations s’inscrivent dans une stratégie visant à « museler toutes les voix discordantes ». Le parti affirme qu’environ 100 prisonniers politiques croupissent dans les geôles ivoiriennes. Il rappelle que Laurent Gbagbo avait appelé à un dialogue politique avec le pouvoir dès février 2024. Cet appel est resté lettre morte.
Un enjeu électoral en toile de fond
À moins de trois mois de la présidentielle prévue le 25 octobre 2025, le PPA-CI appelle ses militants à rester mobilisés. L’objectif est de défendre l’inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Le parti réclame également une réforme profonde de la Commission électorale indépendante (CEI). Il demande aussi l’audit et la révision de la liste électorale, ainsi que la tenue d’élections inclusives. Dans un climat déjà marqué par la méfiance et la polarisation, cette nouvelle série d’arrestations accentue la tension politique en Côte d’Ivoire.