
L’Allemagne a évité un nouveau drame à quelques jours de Noël. Cinq hommes ont été interpellés vendredi pour un projet d’attaque à la voiture-bélier. L’enquête se concentre désormais sur le profil des trois suspects marocains, désignés comme les exécutants volontaires de l’attentat planifié.
Le soulagement est palpable en Bavière, mais il laisse vite place à des questions inquiétantes sur les profils des suspects. Ce samedi 13 décembre, le parquet général de Munich a officialisé le démantèlement d’une cellule soupçonnée de préparer une attaque islamiste contre un marché de Noël dans l’arrondissement de Dingolfing-Landau, en Basse-Bavière. Parmi les cinq hommes interpellés, quatre placés en détention provisoire, un cinquième en garde à vue préventive, un trio de ressortissants marocains attire particulièrement l’attention des enquêteurs? En effet, c’est eux qui auraient accepté de perpétrer l’attentat.
Le « bras armé » de la cellule
Selon les éléments communiqués par le parquet général de Munich, la répartition des rôles au sein du groupe était la suivante Si la tête pensante présumée est un Égyptien de 56 ans, un imam qui aurait prêché le passage à l’acte au sein d’une mosquée de la région de Dingolfing-Landau, ce sont bien les trois jeunes Marocains qui devaient passer à l’action.
Âgés respectivement de 22, 28 et 30 ans, ces hommes auraient explicitement accepté la mission de conduire le véhicule bélier. Leur objectif, selon le parquet : foncer sur la foule pour « tuer ou blesser autant de personnes que possible », reproduisant un mode opératoire qui a déjà endeuillé l’Allemagne il y a près d’un an à Magdebourg.
Des profils sous la loupe des enquêteurs
L’enquête devra déterminer comment ces trois hommes, aux âges et parcours différents, se sont retrouvés radicalisés au point d’accepter de commettre un tel acte. Étaient-ils sous l’emprise psychologique directe de l’imam égyptien ? S’agit-il d’une cellule constituée récemment autour de cette mosquée, ou d’un réseau structuré de longue date ? Le parquet a précisé que, contrairement à certaines informations initiales, aucun service de renseignement étranger n’avait été impliqué dans l’enquête.
Un cinquième homme, un Syrien de 37 ans, est accusé d’avoir soutenu et encouragé le trio marocain dans son projet criminel. Mais c’est bien la détermination des trois jeunes hommes à prendre le volant qui inquiète les autorités, soulignant la persistance d’un vivier de recrues opérationnelles susceptibles de passer à l’acte sur le sol européen.
Un contexte tendu après Magdebourg
Ces arrestations résonnent douloureusement en Allemagne. Le pays a été traumatisé par l’attentat du marché de Noël de Magdebourg, le 20 décembre 2024, qui avait fait six morts et près de 300 blessés. Son auteur présumé, un Saoudien islamophobe proche de l’extrême droite, est actuellement jugé. Cet attaentat a profondément marqué les esprits et renforcé la vigilance des services de sécurité à l’approche des fêtes.
Le ministre de l’Intérieur de Bavière, Joachim Herrmann (CSU), a salué une « excellente coopération entre les services de sécurité » qui a permis d’arrêter les suspects « dans les plus brefs délais » et d’éviter « un attentat potentiellement islamiste ». Les mesures de sécurité sur les marchés de Noël bavarois n’ont pas été renforcées pour le moment, le niveau de risque restant qualifié d’« abstraitement élevé » comme établi au début de la saison.
Les suspects risquent désormais de lourdes peines de prison pour préparation d’un acte grave de violence menaçant l’État. Ils bénéficient de la présomption d’innocence.




