
L’Assemblée nationale de RDC a installé une commission spéciale chargée d’examiner les pétitions visant son bureau. Parmi les responsables ciblés figure Vital Kamerhe, président de la chambre, soutenu par 262 députés signataires. La procédure, contestée par certains élus, reflète les tensions au sein de la majorité.
Elle intervient alors que le pays traverse une crise sécuritaire et économique persistante.
Une pétition qui vise le cœur du bureau
Signée par 262 députés, la pétition dépasse largement le seuil requis de 250 signatures pour être recevable. Elle cible directement Vital Kamerhe, allié historique du président Félix Tshisekedi, ainsi que quatre autres membres du bureau. Seuls le premier vice-président Jean-Claude Tshilumbayi et le deuxième vice-président Christophe Mboso échappent à cette procédure. La commission spéciale, constituée d’un délégué par groupe parlementaire, dispose de 72 heures pour rendre son rapport. À l’issue de cette étape, les élus devront se prononcer sur la destitution ou le maintien des responsables incriminés.
Des débats houleux en plénière
La décision de mettre sur pied cette commission a donné lieu à des échanges vifs. Plusieurs députés ont dénoncé un non-respect de la procédure. Ils estiment qu’ils n’avaient pas eu le temps nécessaire pour étudier les documents. D’autres, comme Justin Bitakwira, ont jugé que la priorité nationale restait la crise sécuritaire à l’Est du pays, où les violences se poursuivent. Le premier vice-président Tshilumbayi a balayé ces critiques en invoquant l’article 74 du règlement intérieur, qui autorise l’urgence en cas de blocage institutionnel. Selon lui, l’examen du budget 2026 ne pourrait se faire correctement si cinq membres du bureau étaient empêchés.
Kamerhe dans la tourmente
Absent lors de cette plénière, Vital Kamerhe se retrouve une nouvelle fois au centre d’une tempête politique. Déjà affaibli par ses démêlés judiciaires passés, il pourrait voir son avenir politique compromis si l’Assemblée confirmait la destitution. Pour certains citoyens, ces pétitions traduisent moins une volonté de moraliser la gestion de la chambre qu’un affrontement politique interne à la majorité. Un analyste rappelait à RFI que Kamerhe payait encore son absence de positionnement lors du débat sur la modification de la Constitution.
Entre manœuvres politiques et enjeux institutionnels
Si la commission spéciale doit se prononcer dans un délai très court, ses conclusions auront un impact majeur sur la stabilité de la chambre basse. D’un côté, les pétitionnaires affirment vouloir mettre fin à des violations répétées du règlement intérieur. De l’autre, certains y voient un calcul politique qui vise à affaiblir un acteur clé du pouvoir.
Au-delà de ces querelles internes, la population congolaise, frappée par la crise sécuritaire et économique, attend surtout des réponses concrètes à ses préoccupations quotidiennes.