Bénin : les révélations officielles du gouvernement sur le putsch avorté


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Wilfried Léandre Houngbédj
Wilfried Léandre Houngbédji

Le gouvernement béninois a livré sa version officielle du putsch manqué du 7 décembre, affirmant que l’armée nationale a joué le rôle central dans l’échec de la tentative. Alors que le cerveau présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, demeure introuvable, les autorités assurent que les enquêtes et l’agenda institutionnel se poursuivent sans perturbation.

Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a brisé le silence ce mercredi 10 décembre à Cotonou. Il est revenu avec précision sur la tentative de coup d’État qui a secoué le Bénin le dimanche 7 décembre. Si l’appui de la France et de la CEDEAO a été reconnu, l’accent a surtout été mis sur le rôle décisif des forces armées béninoises dans l’échec du putsch.

La version officielle des faits

Wilfried Léandre Houngbédji a présenté une chronologie détaillée des événements, visant à rétablir la vérité sur l’intervention militaire. Il a souligné que l’armée béninoise avait accompli la majeure partie du travail pour contrecarrer la prise de pouvoir par la force. Le porte-parole a précisé que « le renfort et l’appui des forces étrangères sont arrivés en appoint pour finaliser le travail », insistant sur le fait que l’initiative et la résolution provenaient des forces loyalistes nationales.

Le nombre de mutins a été estimé pour la première fois publiquement par le gouvernement, se situant entre 100 et 200 soldats, qualifiés d’« indignes ».

Tigri, un leader d’élite en fuite

L’auteur présumé de la tentative de coup d’État, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, commandant des forces spéciales de la Garde nationale, reste introuvable. Âgé d’une quarantaine d’années, cet officier d’élite, habitué aux missions délicates et figure active de la lutte contre le terrorisme (notamment lors de l’opération Mirador), était à la tête du « Comité militaire pour la refondation ».

Selon les autorités béninoises, le leader du putsch, ainsi que ses compagnons apparus à la télévision, le capitaine Samary Ousmane et le capitaine-major Castro Sambeni, seraient activement recherchés. Un dispositif de traque a été mis en place et si Pascal Tigri a trouvé refuge à l’étranger, le porte-parole a assuré que les services compétents prendront les mesures nécessaires pour qu’il vienne répondre de ses actes. Des sources concordantes évoquent une fuite vers une capitale de la sous-région.

Enquêtes, justice et maintien de l’agenda

Les mutins déjà arrêtés, dont une douzaine selon l’AFP, devront répondre de leurs actes devant la justice. Interrogé sur d’éventuels commanditaires étrangers, le porte-parole du gouvernement est resté prudent : « À cette étape, nous n’accusons personne, mais nous n’excluons rien. Les enquêtes nous situeront. »

Le porte-parole a tenu à rassurer la population et la communauté internationale : la situation est revenue à la normale depuis le dimanche soir. L’agenda institutionnel du pays est maintenu, mettant fin aux interrogations concernant un éventuel report des élections générales, notamment les communales et législatives prévues pour le 11 janvier. Le gouvernement maintient le cap, en dépit de la brève secousse.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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