
Devant la Haute Cour militaire de Kinshasa, le ministère public a requis, ce vendredi, la peine de mort contre l’ancien Président congolais, Joseph Kabila, jugé par contumace pour trahison, crimes de guerre et complicité avec la rébellion du M23/AFC.
Une étape essentielle a été franchie, ce vendredi, à la Haute Cour militaire de Kinshasa dans le procès de Joseph Kabila. Le réquisitoire du ministère public est particulièrement virulent.
Un procès hors norme
Ouvert le 25 juillet, le procès de l’ancien chef de l’État est entré dans sa phase décisive avec le réquisitoire de l’auditeur général des FARDC, le lieutenant-général Jean-René Likulia Bakulia. Ce dernier a demandé la condamnation à mort de Joseph Kabila, assortie de l’arrestation immédiate de l’accusé et de la saisie de ses biens.
Selon l’accusation, l’ex-Président, au pouvoir de 2001 à 2019, serait « l’auteur intellectuel » des exactions commises par les rebelles du M23/AFC dans l’est du pays : meurtres de civils, viols, exécutions sommaires, déportations forcées et destructions d’infrastructures. « C’est lui le boss [du M23/AFC] », a martelé le procureur général.
Des charges lourdes
Joseph Kabila est poursuivi pour une série d’infractions graves : trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, complot, apologie du terrorisme, crimes de guerre et contre l’humanité. La peine de mort a été requise pour la majorité des chefs d’accusation, ainsi que 20 ans de prison pour apologie d’actes terroristes et 15 ans pour complot.
Parmi les éléments à charge, l’accusation cite notamment : la présence de Kabila à Goma en mai 2025, via un passage par le Rwanda, alors que la ville est sous occupation rebelle, ses déclarations qualifiant le M23 de mouvement porteur « des aspirations du peuple congolais », des témoignages, dont celui d’Éric Nkuba, déjà condamné à mort, qui évoque un soutien logistique et politique de l’ex-Président à la rébellion.
Le verdict de ce procès unique en son genre dans l’histoire de la RDC est attendu dans les prochains jours.