RDC : Human Rights Watch dénonce l’exécution de plus de 140 civils en juillet


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Un nouveau rapport publié par Human Rights Watch a dénoncé le massacre de plus de 140 civils par le M23 dans l’est de la RDC au cours du seul mois de juillet. Quelques jours après un autre rapport, lui, publié par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) sur les massacres à l’est du pays.

Les crimes et horreurs perpétrés par le M23 à l’est de la RDC continuent de préoccuper et d’être documentés. Ce mercredi, c’est Human Rights Watch qui a publié un nouveau rapport mettant en relief les actes d’atrocité commis par le mouvement rebelle.

Une nouvelle tragédie documentée

Dans un rapport accablant publié, mercredi 20 août, Human Rights Watch (HRW) a révélé que le groupe armé AFC/M23, soutenu par le Rwanda, a exécuté plus de 140 civils dans l’est de la RDC, rien qu’au cours du mois de juillet. Les massacres se sont déroulés dans au moins 14 villages et communautés agricoles situés près du parc national des Virunga, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).

« Nous avons documenté des cas où des combattants du M23 ont encerclé des champs et ensuite procédé à l’exécution de familles entières. Cela comprend des femmes, des enfants et même des bébés de neuf mois », alerte Clémentine de Montjoye, chercheuse senior à HRW. Selon l’ONG, la majorité des victimes sont des civils hutus accusés par le M23 de collaborer avec les FDLR, groupe armé d’origine rwandaise également actif dans la région.

Des crimes de guerre dénoncés

HRW parle de « crimes de guerre » et exhorte la communauté internationale à accentuer la pression sur Kigali, accusé de soutenir militairement le M23, accusation déjà documentée par plusieurs rapports onusiens. L’organisation appelle aussi à l’arrestation et au jugement des commandants impliqués. Une commission d’enquête de l’ONU a été récemment adoptée par le Conseil des droits de l’Homme, mais HRW insiste sur la nécessité de lui donner rapidement accès au terrain pour préserver les preuves.

Lire aussi : RDC, crise à l’est : Denis Mukwege dénonce « la façade » des cessez-le-feu et met en garde contre la balkanisation

Ces nouvelles révélations font écho à l’indignation exprimée dix jours plus tôt par le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, qui dénonçait déjà l’ampleur des massacres attribués au M23 et aux Forces de défense rwandaises (FDR). Un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) avait alors fait état de 319 civils tués entre le 9 et le 21 juillet dans quatre villages du territoire de Rutshuru.

Pour Mukwege, ces atrocités mettent en lumière « l’écart entre les promesses diplomatiques et la réalité du terrain ». Le gynécologue de Bukavu a fustigé les cessez-le-feu de Washington (27 juin 2025) et de Doha (juillet 2025), qu’il qualifie d’« illusions » servant surtout à offrir un répit stratégique aux rebelles. « Tant que les cessez-le-feu ne seront pas assortis de mécanismes contraignants et de garanties effectives, ils resteront des accords de papier », avait-il martelé.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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