
La République démocratique du Congo a rendu, ce lundi, un hommage solennel à deux de ses officiers tombés au front face aux rebelles du M23 : le général-major Peter Cirimwami Nkuba et le colonel Alexis Lewis Rugabisha.
La cérémonie, empreinte d’émotion et de solennité, s’est tenue au Palais du Peuple sous la présidence de Félix Tshisekedi, en présence des membres du gouvernement, des autorités militaires et d’une foule de personnalités politiques et civiles.
Des héros tombés sur le champ d’honneur
Le général-major Peter Cirimwami, gouverneur militaire du Nord-Kivu, est décédé le 24 janvier 2025, des suites de blessures par balles reçues à Sake, près de Goma, au cours d’intenses combats contre les rebelles de l’AFC/M23. Nommé en octobre 2023 pour assurer l’intérim à la tête de cette province stratégique, il avait remplacé le lieutenant-général Constant Ndima, rappelé après le massacre de Goma. Sa disparition a été vécue comme un choc, tant il incarnait la résistance de l’armée congolaise sur ce front brûlant de l’est.
Quant au colonel Alexis Lewis Rugabisha, commandant second de la 12ᵉ Brigade de réaction rapide, il a trouvé la mort dans la zone de Kalehe, au Sud-Kivu, en janvier 2025, lors d’une attaque meurtrière attribuée aux rebelles du M23 appuyés par le Rwanda. Âgé de 45 ans, cet officier en pleine ascension passait pour un stratège de terrain, dévoué à ses hommes et au combat contre l’insurrection.
Des distinctions posthumes exceptionnelles
Au cours de la cérémonie, le vice-premier ministre et ministre de la Défense, Guy Kabombo Muadiamvita, a lu l’ordonnance présidentielle élevant à titre posthume les deux officiers :
- Peter Cirimwami au rang de lieutenant-général,
- Alexis Rugabisha au rang de général de brigade.
Deux autres ordonnances ont été proclamées par le général-major André Matutezulwa Kamasobua, chancelier des Ordres nationaux de la RDC : leur admission dans l’ordre national « Héros-Nationaux, Kabila-Lumumba » au grade de Grand Officier, et l’attribution de la croix de la bravoure militaire avec palme en bronze.
Une oraison funèbre poignante
Dans son oraison funèbre, le lieutenant-général François Kabamba wa Kasanda, chef d’état-major adjoint chargé de l’administration et de la logistique, a salué « l’efficacité et la bravoure » de ces officiers morts « arme à la main, en défendant la patrie contre l’agression dans sa partie est ».
Évoquant particulièrement le colonel Rugabisha, il a déploré la cruauté d’une année 2025 déjà marquée par de lourdes pertes : « Une semaine à peine après le décès du général Cirimwami, la mort frappait de nouveau à nos portes, nous arrachant un jeune officier dans la fleur de l’âge, alors qu’il n’avait que 45 ans ».
Une cérémonie à haute portée symbolique
Après ces hommages, la destination finale des dépouilles des deux officiers, conservées jusqu’ici à la morgue de l’Hôpital militaire du camp Colonel Tshatshi, est le cimetière Repos du Soldat dans la commune de la Nsele, lieu réservé aux militaires tombés pour la nation.
Par cet hommage national, l’État congolais entend non seulement honorer la mémoire de ses héros militaires, mais aussi adresser un message de fermeté à l’ennemi : la lutte contre l’insurrection armée à l’est reste une priorité stratégique. Le Président Tshisekedi a réaffirmé, à travers ces élévations posthumes, sa volonté de galvaniser les FARDC et de rappeler la dette de la nation envers ses soldats tombés.
Au-delà des hommages officiels, ces funérailles nationales soulignent la lourde charge qui pèse sur les FARDC et rappellent à la population congolaise le prix humain de la défense de l’intégrité territoriale.