Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : le Conseil constitutionnel confirme la large victoire d’Alassane Ouattara


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Alassane Ouattara, Président ivoirien
Alassane Ouattara, Président ivoirien

Le Conseil constitutionnel ivoirien a confirmé ce mardi 4 novembre la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, officialisant ainsi un nouveau mandat pour le chef de l’État, au pouvoir depuis 2011.

Selon les résultats définitifs proclamés par le président du Conseil constitutionnel, aucune contestation n’a été enregistrée, consacrant une victoire sans appel du Président sortant avec 89,77 % des suffrages exprimés.

Une victoire sans contestation

La présidente du Conseil constitutionnel, Chantal Nanaba Camara, première femme à occuper cette fonction en Côte d’Ivoire, a affirmé lors d’une audience solennelle que l’institution « n’a enregistré aucune réclamation » et que « l’examen des procès-verbaux ne révèle aucune irrégularité de nature à entacher la sincérité du scrutin ». Au regard de ces observations, « le scrutin du 25 octobre 2025 est régulier et M. Alassane Ouattara est proclamé élu au premier tour, président de la République de Côte d’Ivoire », a-t-elle déclaré.

Selon les chiffres validés par le Conseil constitutionnel, le Président Ouattara a obtenu 3 759 030 voix, soit 89,77 % des suffrages exprimés. Son principal concurrent, Jean-Louis Billon, candidat indépendant, arrive loin derrière avec 129 493 voix (3,09 %).
L’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo obtient 101 238 voix (2,42 %), suivie de Ahoua Don Mello avec 82 508 voix (1,97 %) et Henriette Lagou qui ferme la marche avec 48 261 voix (1,15 %).

Sur un total de 8 568 456 électeurs inscrits, 4 292 474 se sont rendus aux urnes, soit un taux de participation de 50,10 %. Le Conseil constitutionnel a également relevé 105 156 bulletins nuls et 66 588 bulletins blancs, pour 4 187 318 suffrages valablement exprimés.

Une opposition marginalisée et divisée

Cette élection s’est déroulée dans un climat politique particulièrement tendu, marqué par la mise à l’écart de plusieurs figures majeures de l’opposition. Le Front commun PPA-CI/PDCI, alliance entre le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo et le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Tidjane Thiam, avait appelé à boycotter le scrutin, dénonçant une « élection verrouillée » et « l’exclusion arbitraire » de ses leaders.

En effet, le 8 septembre 2025, le Conseil constitutionnel avait publié la liste définitive de cinq candidats, écartant notamment Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, dont les dossiers avaient été rejetés pour des raisons judiciaires contestées par leurs partisans.

Un quatrième mandat ainsi décroché

À 83 ans, Alassane Ouattara entame ainsi un quatrième quinquennat, une perspective qui continue d’alimenter les critiques de ses adversaires, lesquels jugent ce mandat anticonstitutionnel. L’opposition estime que la Constitution de 2016 limite à deux le nombre de mandats présidentiels, mais le camp présidentiel soutient qu’avec l’adoption de la nouvelle Constitution, le compteur des mandats avait été « remis à zéro » en 2020.

Fort de cette réélection sans contestation institutionnelle, Alassane Ouattara consolide son emprise sur le pouvoir, dans un contexte de fatigue politique et de désengagement électoral marqué.
Reste à savoir si ce nouveau mandat permettra d’ouvrir une ère de réconciliation nationale et de renouvellement politique, ou s’il accentuera la fracture entre le pouvoir et une opposition affaiblie mais toujours influente dans l’opinion.

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Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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