Après son absence remarquée à la présidentielle, le PDCI-RDA fait son grand retour sur la scène politique ivoirienne. Sous l’impulsion de Tidjane Thiam, le parti historique participera aux législatives du 27 décembre pour reconquérir sa place au Parlement.
Après une absence remarquée et douloureuse lors de la récente élection présidentielle, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), la plus ancienne formation politique du pays, a annoncé son grand retour dans l’arène électorale. Dans une lettre retentissante publiée ce 31 octobre, le président du parti, Tidjane Thiam, a confirmé la participation du PDCI-RDA aux élections législatives du 27 décembre prochain. Cette décision reste importante pour la survie politique du parti, qui cherche à regagner une place centrale dans le jeu institutionnel après la période d’incertitude engendrée par l’invalidation de la candidature de M. Thiam à la présidentielle.
L’appel à la mobilisation de Tidjane Thiam depuis l’étranger
C’est depuis l’étranger que Tidjane Thiam, l’ancien patron du Crédit Suisse, a signé cette lettre de six pages destinée à galvaniser les troupes. Le message est clair : le PDCI-RDA doit se mobiliser pour « l’emporter partout où le PDCI présentera des candidats » et « soutenir partout ailleurs ceux de l’opposition ».
Pour Tidjane Thiam, cette participation est conditionnée par l’engagement des militants et de la population. Il estime qu’une forte participation populaire est le seul bouclier contre ce qu’il qualifie de « piège d’un scrutin entaché de fraudes ». « Notre présence n’a de sens que si la participation est la plus élevée jamais constatée », a-t-il insisté, appelant également à l’unité du parti et à la défense des libertés fondamentales.
Une bouée de sauvetage pour le plus vieux parti
La décision de prendre part aux législatives est perçue par les observateurs comme une nécessité vitale pour le PDCI-RDA. Le politologue Geoffroy-Julien Kouao ne mâche pas ses mots : « L’élection des députés est pour le PDCI une bouée de sauvetage s’il ne veut pas disparaître de la scène politique ivoirienne ». Il souligne que le « refus pour le PDCI de présenter un plan B lors de la présidentielle lui a été politiquement préjudiciable », laissant un vide sur la scène politique.
En 2021, lors des dernières législatives, le PDCI avait réussi à obtenir 65 sièges, se positionnant comme la principale force d’opposition, face aux 163 sièges remportés par le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). L’enjeu est désormais de taille : non seulement conserver sa place, mais aussi tenter de réduire l’écart avec la majorité présidentielle.
L’objectif : rester debout et engagé
Au-delà des calculs politiques, l’annonce de Tidjane Thiam est un message fort de résilience pour les militants. Le président du PDCI-RDA les a encouragés à « rester debout et engagé », et à continuer à « défendre les valeurs du parti ». Il s’est dit « convaincu que le PDCI-RDA, jouit d’une légitimité populaire indiscutable ».
La participation du PDCI-RDA aux législatives rééquilibre le paysage politique ivoirien. Elle ouvre la voie à une compétition plus structurée pour les 255 sièges de l’Assemblée nationale et répond à l’appel de l’opposition à se liguer, selon les mots de M. Thiam, pour une plus grande représentation à l’hémicycle.




