
La visite de Jean-Pierre Lacroix en Centrafrique intervient à l’approche d’élections sous tension, alors que l’ONU réaffirme son engagement pour un scrutin sécurisé et crédible. Malgré des progrès sécuritaires, la MINUSCA doit composer avec une baisse de budget qui pourrait fragiliser son action.
Le Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a conclu ce 29 novembre une visite de quatre jours en République centrafricaine (RCA). À moins d’un mois des élections générales prévues le 28 décembre, M. Lacroix a rencontré l’ensemble des acteurs politiques et civils pour réaffirmer le soutien « ferme » des Nations Unies, via la MINUSCA, à la tenue d’un scrutin libre, crédible et sécurisé.
Un soutien opérationnel pour la période électorale
Au cœur de la mission de Jean-Pierre Lacroix figurait l’assurance donnée aux acteurs politiques centrafricains que l’ONU fera « le maximum » pour soutenir la préparation et le bon déroulement des élections. Conformément à la résolution 2800 du Conseil de sécurité, la MINUSCA a pour mandat d’apporter un soutien multidimensionnel au gouvernement. Cet appui comprend notamment :
- L’offre de ses bons offices pour favoriser le dialogue entre tous les acteurs.
- Un soutien sur les plans opérationnel, logistique et de la sécurité.
- Une aide technique pour garantir un processus transparent et crédible.
Jean-Pierre Lacroix a également souligné la nécessité impérieuse de contrer les discours de haine et de polarisation qui ont tendance à se multiplier en période électorale et qui peuvent menacer la sécurité même du processus. La MINUSCA mettra en place des mesures spécifiques pour contrecarrer ces discours négatifs.
Des progrès sécuritaires salués, malgré des défis budgétaires
Durant ses entretiens avec les plus hautes autorités, l’opposition et la société civile, le haut responsable de l’ONU a salué les progrès sécuritaires significatifs observés ces derniers mois en RCA.
Ces avancées sont illustrées notamment par le ralliement à l’accord de paix et au désarmement de plusieurs groupes armés, qui a conduit au désarmement de plus de 1 000 combattants. Ces efforts se traduisent par un renforcement tangible de la présence de l’État sur l’ensemble du territoire centrafricain.
Toutefois, la mission de paix fait face à d’importantes contraintes financières. Jean-Pierre Lacroix a révélé que la MINUSCA est contrainte de réduire son budget de 15 % en raison du non-respect des engagements financiers de plusieurs États membres. Conséquence : la mission devra diminuer ses effectifs militaires et civils. M. Lacroix a néanmoins assuré que des mesures seraient prises pour éviter toute perturbation majeure de ses activités essentielles.




