
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) du Sénégal a officiellement confirmé, 22 août 2025, le premier cas de Mpox (anciennement variole du singe) détecté sur le territoire national. Il s’agit d’un cas importé : un ressortissant étranger entré au Sénégal le 19 août 2025, qui a présenté des signes évocateurs de la maladie.
L’apparition du Mpox sur le sol sénégalais marque une nouvelle phase dans la gestion des menaces sanitaires émergentes. Alors que le virus circule activement dans plusieurs pays africains, le Sénégal, jusque-là épargné, se trouve confronté à un défi inédit. Ce premier cas confirmé soulève des questions importantes sur la préparation du système de santé, les mécanismes de surveillance mis en place, et la capacité de riposte face à une maladie encore peu connue du grand public.
Admissions et confirmations : le déroulé des faits
L’individu concerné a été admis le 21 août au Service des Maladies Infectieuses de l’Hôpital de Fann, où un prélèvement a été effectué. Le résultat positif est tombé le 22 août, confirmant la présence du Mpox. Le patient se trouve dans un état clinique stable, placé en isolement et pris en charge selon les protocoles sanitaires en vigueur. Dans l’immédiat, les autorités sanitaires ont mobilisé l’ensemble des dispositifs de prévention et de surveillance afin d’éviter toute propagation.
Un numéro vert d’information (800 00 50 50) a été activé pour répondre aux questions de la population, et des campagnes de communication et de sensibilisation ont rapidement été lancées. Le ministère a également invité la population à rester sereine, à obéir aux consignes sanitaires, et à se rapprocher d’un établissement de santé en cas de symptômes. Dès la confirmation du cas, une enquête épidémiologique a été lancée.
Investigation épidémiologique et traçage des contacts
L’enquête a permis d’identifier environ 25 personnes en contact avec le cas confirmé. Ces personnes, pour l’heure asymptomatiques, feront l’objet d’un suivi médical strict pour une période de 21 jours, en cohérence avec la période d’incubation connue du virus. Le Sénégal n’en est pas à son coup d’essai. Dès août 2024, à la suite de la déclaration de l’OMS classant le Mpox comme urgence de santé publique de portée internationale, le pays avait renforcé son système de veille sanitaire.
Toutes les structures sanitaires ont été alertées, le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) mobilisé, et des structures de surveillance aux frontières (ports, aéroports, districts frontaliers) mises en place. En parallèle, entre août 2024 et début 2025, le Sénégal avait enregistré une soixantaine de cas suspects, répartis sur plusieurs régions, et tous étaient revenus négatifs après analyse.
Un système de surveillance déjà éprouvé
Cette vigilance proactive a été jugée comme un témoignage de la réactivité du système sanitaire sénégalais. Depuis 2022, le Mpox, causé par un virus orthopoxviridae, connaît des flambées épidémiques à l’échelle mondiale. Une première grande vague a débuté en 2022–2023 (clade 2), tandis qu’une seconde a commencé vers septembre 2023 (clade 1b), plus virulente et mortelle. Les autorités internationales, notamment l’OMS, ont maintenu une urgence sanitaire internationale.
À ce jour, l’Afrique reste une zone à haut risque. En 2024, le continent a enregistré des dizaines de milliers de cas de Mpox, en particulier en République démocratique du Congo, foyer principal. L’épidémie atteint également d’autres pays de l’ouest comme le Liberia, la Guinée ou le Ghana, où des décès ont été rapportés.