Passions royales et  ombres d’amitiés controversées : dans le quotidien des héritiers marocains


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Moulay Hassan et Lalla Khadija
Moulay Hassan et Lalla Khadija

Au cœur du faste royal marocain, les héritiers du trône évoluent entre traditions, ambitions et influences modernes. Moulay Hassan et Lalla Khadija, enfants du roi Mohammed VI, incarnent une nouvelle génération à la fois cultivée, multilingue et engagée, entre art, études et représentation publique. Mais derrière l’image bien cadrée de la monarchie se dessinent des zones d’ombre. Certaines fréquentations controversées, notamment avec les frères Azaitar, viennent bousculer le récit officiel, soulevant interrogations et critiques dans un royaume en quête d’équilibre entre prestige et transparence.

Les enfants de Mohammed VI et de Lalla Salma ne manquent pas de centres d’intérêt qui reflètent à la fois leur jeunesse et leur milieu privilégié. Moulay Hassan, l’héritier du trône, est depuis son enfance un grand amateur de sport : le football, le basket, la natation, le ski, l’équitation… Il cultive également la pratique du kitesurf, notamment sur les plages de Rabat. Une véritable palette d’activités physiques qui illustre son goût du mouvement et de la discipline.

Études, goûts musicaux et ambitions royales

En parallèle, le jeune prince manifeste un intérêt marqué pour le cinéma, une passion partagée avec sa sœur Lalla Khadija et leur mère Lalla Salma, comme le rapporte Hola ! Maroc. Cette inclination familiale se double d’un engagement culturel tangible, puisque la dynastie alaouite est à l’origine du prestigieux Festival international du film de Marrakech, lancé en 2000 et présidé par Moulay Rachid, frère du roi.

Sur un plan académique, Moulay Hassan n’est pas en reste. Il détient une licence en droit et en économie et poursuit actuellement un cycle supérieur en études territoriales et géopolitiques, démontrant une préparation sérieuse à ses futures fonctions institutionnelles. Par ailleurs, comme beaucoup de jeunes Marocains, il se passionne pour le rap populaire, notamment ElGrande Toto, figure phare de la scène musicale MENA.

Maturité, langues et responsabilités royales

La princesse Lalla Khadija, désormais majeure, se distingue quant à elle par une sensibilité artistique et culturelle affirmée. Fan de mode, de musique, d’animaux, elle suit depuis l’enfance des cours de piano et de guitare. Littéraire polyglotte, elle prête également une oreille attentive aux enjeux de justice sociale, tout en maîtrisant l’arabe, le français, l’anglais et l’espagnol. À seulement 22 ans, Moulay Hassan commence déjà à incarner la stature royale.

À l’aise dans les apparitions publiques, il participe de plus en plus aux cérémonies officielles, qu’elles soient d’ordre national ou international, comme lors des funérailles de Jacques Chirac. Il parle avec fluidité les quatre langues mentionnées précédemment, atout de poids pour renforcer les liens diplomatiques du Maroc. Sa formation se poursuit à Rabat, où il étudie la gouvernance, l’économie et les sciences sociales, tout en assumant des responsabilités de plus en plus visibles.

Moulay Hassan privilégie les tenues classiques

Il a livré son premier discours dès l’âge de huit ans, démontrant son implication croissante dans le rôle qui l’attend. Plusieurs gestes marquent déjà l’identité publique du futur souverain. L’un d’eux : son refus du baise-main lors d’une cérémonie officielle, un clin d’œil à la tradition marocaine incarnée par Mohammed V, qui a suscité un certain commentaire médiatique. Sur le plan vestimentaire, Moulay Hassan privilégie les tenues classiques et formelles, costume-cravate ou vêtements traditionnels, selon l’occasion.

Comme son père, Moulay Hassan partage un goût pour les montres de luxe : il a ainsi été vu avec une Rolex Yacht‑Master II en or jaune 18 carats, estimée à près de 41 400 euros, témoignage discret mais éloquent de son raffinement assumé. Son passage récent à 18 ans marque une étape symbolique dans sa vie et son engagement public. Discrète depuis plusieurs années, Lalla Khadija a réapparu en octobre dernier lors de la visite d’État du Président français Emmanuel Macron à Rabat.

Lalla Khadija, élégance et retour subtil sous les projecteurs

Femmes de présentations sobres, tenues de haute couture et élégance naturelle : elle a su se faire remarquer, en particulier lors du gala officiel avec un splendide caftan vert pailleté. Avec cette nouvelle visibilité, il apparaît que la jeune princesse est désormais prête à endosser davantage de responsabilités publiques aux côtés de son père et de son frère. Elle continue également de s’affirmer comme une figure moderne, cultivée et attentive aux questions artistiques et sociales.

Cependant, dans ce tableau conçu pour séduire, un grain de sable vient troubler l’image pourtant soigneusement orchestrée de la monarchie : les liens controversés entre la famille royale, le roi Mohammed VI et son fils Moulay Hassan, et les frères Azaitar, champions d’arts martiaux mixtes. Selon Orient XXI, les frères Azaitar, Abu Bakr, Ottman et leur manager Omar, auraient été reçus au palais dès avril 2018, un mois seulement après l’annonce du divorce entre Mohammed VI et Lalla Salma.

Les ombres derrière l’éclat : les Azaitar et des fréquentations controversées

Depuis, ces Germano-Marocains sont devenus des figures familières : invités à bord du yacht royal du Qatar, accompagnant le souverain en déplacements, parfois même présents dans des résidences royales. Mais cette proximité a suscité de vives critiques. Leurs antécédents judiciaires, agressions, vol, extorsion, violence physique, ont été largement documentés, tant par Orient XXI que par Hespress, qui décrit Abu Bakr comme un « voleur » et un « escroc ».

Les accusations vont jusqu’à évoquer une influence trouble, au point où certains évoquent un rôle de « garde du corps officieux », voire d’intermédiaire pour filtrer les accès au roi. Sur les réseaux sociaux, les critiques fusent également, illustrant un sentiment d’inégalité et de dérive symbolique. Un internaute marocain, par exemple, stigmatise leur comportement excessif : « Abu Azaitar, Saad El Mjarred… vraiment triste », comparant ces figures controversées à de mauvais modèles.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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