
En Afrique du Sud, une enquête explosive vise Duduzile Zuma, accusée d’avoir recruté des jeunes Africains envoyés malgré eux en zone de guerre russe. Les familles, laissées sans nouvelles depuis des mois, dénoncent un piège orchestré sous couvert de formation professionnelle. Une affaire qui met en lumière l’ampleur des réseaux de recrutement liés au conflit russo-ukrainien.
Une enquête est en cours en Afrique du Sud suite à des accusations graves visant Duduzile Zuma, fille de l’ancien Président Jacob Zuma. Selon plusieurs médias, dont l’agence américaine Bloomberg, elle aurait recruté une vingtaine de Sud-Africains et de Botswanais sous de fausses promesses, avant qu’ils ne se retrouvent enrôlés pour combattre en Russie, potentiellement sur le front en Ukraine.
De la formation de garde du corps au Donbass
Les faits rapportés suggèrent une opération de recrutement opaque. Duduzile Zuma aurait contacté ces hommes, âgés de 20 à 39 ans et confrontés au chômage de masse, en leur promettant une formation de garde du corps en Russie, avec un emploi stable à la clé à leur retour, notamment au sein du parti de son père, le MK.
Or, ces hommes se sont retrouvés bloqués dans le Donbass, une région de l’Est de l’Ukraine ravagée par la guerre. Les familles sont sans nouvelles d’eux depuis le mois d’août. L’un des hommes, cité anonymement par le média News24, a exprimé son sentiment d’avoir été « vendu » et a dit craindre pour sa vie.
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Échanges WhatsApp et propagande
Des échanges WhatsApp consultés par Bloomberg confirment que c’est bien la fille de l’ex-chef d’État qui a orchestré leur départ, en les assurant qu’ils ne seraient pas envoyés sur une zone de guerre, mais simplement formés.
Pour l’heure, les enquêteurs cherchent à déterminer si Duduzile Zuma, déjà connue pour relayer de la propagande russe sur ses réseaux sociaux, a été elle-même dupée ou si elle était consciente du sort qui attendait les recrues. Le gouvernement sud-africain n’a pas commenté directement les accusations, mais a confirmé qu’une enquête était ouverte.
Le Président sud-africain a, par un communiqué, rappelé qu’il était formellement interdit à ses citoyens de rejoindre des armées étrangères. Les hommes concernés ont d’ailleurs demandé « assistance pour rentrer chez eux« .
Un piège de recrutement généralisé en Afrique
Ce cas n’est pas isolé. Face aux difficultés économiques, de nombreux jeunes sur le continent africain sont victimes de ce type de piège, attirés par des offres d’emploi alléchantes pour être finalement envoyés sur le front.
Fin octobre, le Kenya avait également dénoncé une situation similaire impliquant plusieurs de ses ressortissants, soulignant la vulnérabilité des citoyens africains face aux opérations de recrutement des belligérants dans le conflit russo-ukrainien.



