
Coup dur pour Jacob Zuma et Thales : la Haute Cour de Pietermaritzburg a rejeté leur demande de suspension du procès pour corruption. Malgré des arguments liés aux retards de procédure et au décès de témoins clés, la justice sud-africaine a confirmé que l’affaire, vieille de plus de vingt ans, ira à son terme.
Le feuilleton judiciaire autour de Jacob Zuma et du groupe français Thales connaît un nouveau rebondissement. Ce mardi, la Haute Cour de Pietermaritzburg a refusé de suspendre le procès pour corruption visant l’ancien président sud-africain et l’entreprise d’armement. Une décision qui marque un tournant dans cette affaire vieille de plus de deux décennies, liée à un contrat d’armement conclu en 1999 et ponctuée de retards à répétition.
Un revers pour Zuma et Thales dans une bataille judiciaire interminable
Jacob Zuma et Thales espéraient mettre fin aux poursuites les visant en invoquant des retards jugés déraisonnables dans la procédure et la disparition de témoins clés. Le juge Nkosinathi Chili a rejeté ces arguments, estimant que les éléments présentés ne justifiaient pas une suspension du procès. Il a notamment écarté l’idée selon laquelle le décès de figures centrales comme Pierre Moynot et Alain Thetard aurait empêché une défense équitable.
L’affaire porte sur des accusations de corruption, de fraude et de blanchiment d’argent, dans le cadre d’un contrat d’armement sud-africain signé en 1999 pour plusieurs milliards de rands. À l’époque, Jacob Zuma était vice-président et est soupçonné d’avoir perçu des pots-de-vin de la part de Thales pour protéger le groupe français de toute poursuite. En mai 2021, Thales a plaidé non coupable de l’ensemble des charges, tout en affirmant n’avoir jamais été à l’origine des multiples reports du procès.
Des recours épuisés, mais un appel encore possible
Cette décision judiciaire s’inscrit dans une longue série de tentatives de la défense pour bloquer ou ralentir le processus. Zuma a, entre autres, tenté sans succès de faire récuser le procureur principal, Billy Downer. Thales, de son côté, continue de plaider que les délais dans la procédure l’ont privée de moyens de défense équitables. Malgré ce nouvel échec, les avocats des deux parties n’excluent pas de faire appel.
Si la justice vient de trancher en faveur de la poursuite du procès, les audiences ne devraient pas commencer avant le second semestre 2026. Le calendrier précis sera fixé en décembre 2025. Cette longue attente est emblématique d’un dossier embourbé depuis plus de vingt ans, mais la décision de mardi confirme que ni Zuma ni Thales ne pourront échapper au face-à-face judiciaire tant redouté.