Mali : la France allège sa présence diplomatique face à la menace jihadiste


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Forces armées maliennes
Les Forces armées maliennes

La France revoit sa présence diplomatique au Mali face à une situation sécuritaire de plus en plus instable. Paris adapte ses effectifs alors que la menace jihadiste s’intensifie et que l’embargo sur le carburant étrangle le pays. Cette mesure intervient après l’appel lancé aux ressortissants de quitter temporairement le territoire.

Elle illustre l’ampleur de la crise qui pèse désormais sur les relations entre Bamako et ses partenaires occidentaux.

Une mesure de précaution dans un contexte critique

La décision de la France s’inscrit dans la continuité d’une alerte lancée le 7 novembre dernier, lorsque Paris avait déjà appelé ses quelque 4 200 ressortissants (dont une grande majorité de binationaux) à quitter le Mali « temporairement » et « dès que possible » via les vols commerciaux encore disponibles. Les consignes de ne pas se rendre dans le pays, quel que soit le motif, restent d’ailleurs inchangées.
La situation sécuritaire est en effet extrêmement préoccupante, marquée par :
L’extension de la menace jihadiste, alimentée par les violences du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda) et de l’organisation État islamique (EI).
– L’embargo sur le carburant imposé depuis début septembre par le GSIM, qui étrangle l’économie du pays.

Dans sa dernière vidéo de propagande, le GSIM a même annoncé son intention d’intensifier son blocus et menacé de considérer les chauffeurs de camion comme des combattants.

L’ambassade reste ouverte, mais avec moins de personnel

Le ministère français n’a pas précisé le nombre de personnes concernées ni la date exacte d’application de cette réduction, mais il est clair que l’effectif diplomatique et consulaire sera allégé.
Il est important de noter que la France n’a annoncé ni la fermeture de son ambassade, ni celle de son consulat, ni des écoles françaises de Bamako (majoritairement composées de personnel malien). L’objectif est de maintenir une présence et de minimiser les risques pour son personnel expatrié.

La France suit ses partenaires occidentaux

En procédant à cette « adaptation« , la France suit la voie empruntée par d’autres puissances occidentales. Fin octobre, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient déjà annoncé le retrait de leurs personnels jugés « non essentiels« .
Si l’ambassade américaine a indiqué le 13 novembre un retour à la normale de ses activités et de ses effectifs, la décision française, prise « au regard du contexte et à l’instar de plusieurs de ses partenaires« , témoigne d’une évaluation des risques très élevée pour ses agents au Mali. Cette réduction des effectifs souligne la détérioration continue des relations et de la situation sécuritaire entre la junte au pouvoir à Bamako et la communauté internationale.

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