Mort d’Evgueni Prigojine, quel avenir pour Wagner en Afrique ?


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Le groupe russe Wagner
Le groupe paramilitaire russe Wagner

Alors qu’il faisait l’apologie de l’expansion russe en Afrique, le patron de Wagner, Evgueni Prigojine, est mort dans un accident. Un décès qui pourrait compromettre l’évolution de la société paramilitaire russe sur le continent africain.

Evgueni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner, aurait perdu la vie, mercredi, dans un accident d’avion. L’homme d’affaires proche du Kremlin était dans un avion privé avec 10 personnes à son bord, au moment du crash. Drame survenu dans la région de Tver, en Russie. Dans l’appareil qui effectuait une liaison Moscou-Saint-Pétersbourg, il n’y a eu aucun survivant après le crash, selon les secours russes.

« Rendre la Russie encore plus grande »

L’annonce de la mort intervient deux jours après une vidéo d’Evgueni Prigojine diffusée sur ses réseaux. Sur les images, le patron de Wagner semblait être dans un désert en Afrique. « Nous travaillons ! La température est de +50, comme nous l’aimons. Le groupe Wagner effectue une mission de reconnaissance », a indiqué le patron de Wagner. Prigojine précisait que son travail avait pour but de « rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre ».

Evguéni Prigojine s’est même permis d’appeler les volontaires à le rejoindre afin d’accomplir les missions qui lui sont confiées. Quelles missions ? Dans quelles parties du continent africain ? Des questions qui resteront en suspense. D’autant que celui qui était censé élucider l’opinion dessus n’est plus de ce monde. Sur les images, on aurait pu penser que le patron de Wagner se trouvait au Mali ou même au Niger. Avec pour mission d’apporter son soutien à la junte militaire, comme Wagner l’a fait au Mali ?

Wagner souvent accusé d’exaction

Rien n’est moins sûr ! On sait toutefois que le groupe paramilitaire est bien présent en Afrique. Avec un effectif de plus de  1 000 hommes en Centrafrique, Wagner a toute la confiance du Président centrafricain. D’ailleurs le groupe Wagner participe à la gestion de la sécurité de Faustin Archange Touadéra. Dans ce pays d’Afrique Centrale, les hommes d’Evguéni Prigojine sont souvent accusés d’exactions sur les populations civiles.

Idem au Mali, où Wagner a réussi à mettre à l’étroit l’armée française, jusqu’à contraindre Barkhane au départ. Tout comme en Centrafrique, le groupe paramilitaire russe est fort de plus d’un millier d’hommes au Mali. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest aussi, Wagner est souvent pointé du doigt pour des exactions, elles aussi commises sur des civils. Au moment où le Burkina Faso s’apprêtait à accueillir le groupe paramilitaire, on apprend le décès de son patron.

Moscou pour prendre en main Wagner ?

Wagner était aussi annoncé dans d’autres pays comme le Niger où est survenu un coup d’État, le 26 juillet dernier. Seulement, la mort d’Evgueni Prigojine pourrait compromettre l’ambition expansionniste du groupe paramilitaire en Afrique. A moins que le Kremlin, soupçonné d’être impliqué dans ce décès accidentel, ne prenne les rênes du groupe fort de quelque 50 000 hommes. Surtout que le Président russe est accusé d’être impliqué dans cette mort accidentelle de l’homme d’affaires.

« Poutine ne pardonne à personne », a, en effet, accusé Kiev, faisant allusion à la récente rébellion de Prigojine. Aussitôt après le crash, l’Ukraine a mis en garde que l’accident est « un message envoyé » par Vladimir Poutine. « L’élimination spectaculaire de Prigojine et du commandement de Wagner, deux mois après la tentative de coup d’Etat, est un signal de Poutine aux élites russes avant les élections de 2024 », a indiqué Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la Présidence ukrainienne.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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