
L’Alliance des États du Sahel (AES) a réagi officiellement à la mort en détention de l’activiste burkinabè Alain Christian Traoré, plus connu sous le nom d’Alino Faso, survenue en Côte d’Ivoire.
Dans un communiqué signé par le ministre malien de la Justice, Mamoudou Kassogué, au nom de ses homologues de l’AES, l’organisation exige une enquête « transparente et diligente » afin de faire la lumière sur les circonstances de ce décès jugé « suspect ».
« Arrestation illégale » et « séquestration » dénoncées
Alino Faso avait été arrêté puis détenu dans une caserne en Côte d’Ivoire avant d’y trouver la mort, selon les termes employés dans le communiqué. Les ministres de la Justice de l’AES dénoncent une « arrestation illégale », une « séquestration » et une « mort suspecte » de l’activiste burkinabè.
L’Alliance réclame que « les auteurs, co-auteurs et complices » soient identifiés et traduits devant la justice. Tout en présentant leurs condoléances à la famille de l’activiste ainsi qu’aux peuples du Sahel, les ministres insistent sur la nécessité d’un processus judiciaire clair et indépendant. Avant son inhumation au Burkina Faso, la dépouille d’Alino Faso avait fait l’objet d’une autopsie ordonnée par les autorités burkinabè. Les résultats de ces analyses, qui doivent être intégrés au dossier en cours d’instruction, devraient constituer un élément clé de l’enquête.
Condamnation des sanctions européennes contre des figures panafricanistes
Au-delà du cas Alino Faso, les ministres de l’AES se sont également exprimés sur la situation d’autres figures panafricanistes. Ils ont dénoncé les sanctions imposées par l’Union européenne (UE) à Nathalie Yamb le 26 juin dernier, estimant qu’elles constituent « une atteinte grave aux libertés fondamentales » et qu’elles violent à la fois la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et la Charte des droits fondamentaux de l’UE.
Le communiqué mentionne également des « mesures de harcèlement » contre des activistes tels que Kemi Seba, Franklin Nyamsi ou Ibrahima Maïga, et réaffirme le soutien de l’AES au mouvement panafricaniste face aux pressions internationales.