LS : le zouk, une autre corde à son arc


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Du R&B au zouk, LS revient avec un nouvel album « Autre Je », sorti le 26 novembre dernier. Fraîcheur et nouveau souffle au rythme tropical pour un album apaisant qui touche le cœur de chacun. L’ex-chanteur du groupe Afrodisiac nous explique son revirement artistique. Interview.

Deux ans après Différent, son premier album solo, l’artiste d’origine congolaise et gabonaise LS revient sur le devant de la scène avec un nouvel opus « Autre Je », paru le 26 novembre chez le label Nouvelle Donne. LS, dont les initiales signifient Le Smooth, nous a accordé une interview… tout en douceur.

Afrik.com : Pourquoi Autre Je ?

LS : J’ai appelé mon album Autre Je car c’est un autre moi qui revient avec un autre style (le zouk) que celui de mon premier album Différent. Je veux que les gens comprennent que je ne veux pas rester qu’un simple chanteur de R&B. Je veux faire les choses différemment. Je veux varier. Il faut s’attendre à voir d’autres façades de moi.

Afrik.com : Qu’est ce qui a changé depuis ton premier opus ?

LS : Depuis la sortie de mon album Différent , il y a eu la promo qui a duré un bon bout de temps et j’ai enchaîné les tournées. J’ai continué à faire de la musique et à écrire des textes. J’ai toujours gardé la même façon de travailler. Je peux dire qu’aujourd’hui, je suis beaucoup plus pointilleux et plus mûr. Je progresse.

Afrik.com : Pourquoi tu t’es orienté vers le zouk?

LS : Comme le titre « C’est mieux comme ça » de mon premier album a très bien marché, je me suis dit pourquoi ne pas passer à autre chose que le R&B. D’ailleurs, les gens me le demandaient. Je me suis toujours dit que le R&B n’est qu’un passage pour moi et que je n’allais pas terminer ma carrière dessus. Je suis un artiste qui a de l’ambition et j’essaye de toucher à tout. C’est une corde de plus à mon arc.
La musique est passagère dans la vie d’un artiste, j’aimerais surtout que les gens ressentent des émotions à travers mes textes.

Afrik.com : Penses-tu que la scène R&B française est mure ?

LS : Pour moi, il n’y a pas vraiment de R&B français. C’est plutôt une tendance. Les vrais chanteurs de R&B français du moment sont pour moi Shy’m, Corneille, Gage et Singuila…

Afrik.com : Tu n’as pas invité d’artistes zouk du moment tels que Medhy Custos ou Princess Lover.

LS : Je n’ai pas spécialement d’affinité avec ces artistes. J’ai travaillé avec Ali Angel. J’aime beaucoup sa musique. Il y a aussi Naty qui a posé sur l’album. Elle et moi, on se connaît depuis longtemps. Je ne cherche pas spécialement à faire des duos de choc ou des duos commerciaux.

Afrik.com : Tu chantes l’amour. Est-ce que tu parles de tes propres expériences ?

LS : Oui je parle de mes expériences, de ce que je sais et de ce que je peux ressentir pendant une rupture ou une histoire d’amour. Lorsqu’on est pris par des sentiments amoureux, on est prêt à donner beaucoup. Je veux que les gens puissent se retrouver dans mes textes. J’ai fait cet album pour les personnes qui veulent s’apaiser le cœur. Dans la tête de chacun, il y a toujours ce sentiment de s’avoir qui on aime ou qui est ce qui nous aime. Et quand on met le CD, on se retrouve forcement dans une des chansons.

Afrik.com : Qui est finalement LS?

LS : Je suis un homme comme les autres qui a ses joies, ses peines et ses chagrins. Un homme normal.

Afrik.com : Et les amours dans tout ça ?

LS : J’avoue que c’est assez compliqué. Il y a des moments comme ça. Mais sans les femmes, je n’aurai pas pu faire cet album. Ma vie a été rythmée par les femmes. C’est là où je trouve ma force et mes faiblesses. Les sentiments que je ressens me permettent d’aller beaucoup plus loin dans mes textes. Donc, je ne peux que remercier les femmes.

Afrik.com : Tu as grandi avec quels styles de musique ?

LS : Avec pratiquement tout. Les grosses accroches que j’ai eues, c’est le Hip-Hop, le Rap proprement dit, et surtout la New Jack, car c’est ça qui m’a emmené vers le R&B. Je suis également passionné par le Funk, le Disco et la Soul music. Mon père écoutait beaucoup de salsa, de compas et aussi de la musique africaine, avec le grand Franco, qui est une légende de la musique congolaise.

Afrik.com : Que penses-tu du grand retour de la musique congolaise ?

LS : Je suis un fan de Fally Ipupa. Sa musique est vraiment belle. Il a prit un peu le côté très international de Papa Wemba et le côté très populaire de Koffi Olomidé. Fally Ipupa a quelque chose de plus exceptionnel que les autres. Il a la voix, le style, la fraîcheur, la jeunesse et apporte un nouveau souffle.

Afrik.com : Penses-tu que Fally Ipupa soit à l’origine du renouveau de la musique congolaise ?

LS : Pas forcement, car la jeune génération en veut. C’est vrai que la vague du coupé-décalé les a secoués. La musique et le concept coupé-décalé sont arrivés en force et les Ivoiriens se sont imposés. En plus, les gens retrouvaient une ambiance qu’ils recherchaient et un rythme qui ne laisse personne assis sur sa chaise. C’est un concept énorme. Il y a tout le mouvement autour : les sapes, le jeu, les codes et aussi les boucantiers (de l’expression « faire le boucan » signifiant montrer sa puissance financière). Il fallait que les artistes congolais fassent quelque chose. Il fallait se réveiller, qu’ils reprennent leur place. Puis, il y a eu la venue de Fally Ipupa. Cela dit, il y a d’autres bons chanteurs congolais.

Afrik.com : Penses-tu collaborer avec des artistes africains ?

LS : On ne fonctionne pas comme des maisons de disques, c’est-à-dire prévoir les choses à long terme. Mais, oui, pourquoi pas, car il y a des artistes que j’aime bien comme le groupe Espoir 2000 (groupe ivoirien de zouglou) et quelques uns. A voir.

Afrik.com : Tu as dédié cet album a une femme, Prisca-Nadège. Que représente-t-elle pour toi ?

LS : J’ai dédié cet album à ma sœur que j’ai perdue. C’est elle qui m’a fait découvrir le zouk. Elle en était vraiment fan. Je ne savais pas que j’allais arriver au zouk un jour. Si elle avait été là, elle serait vraiment fière de moi.

Afrik.com : As-tu prévu une tournée en Afrique ?

LS : Oui, on est en train de prévoir un concert à Abidjan, parce que le marché est énorme là-bas et que les gens aiment bien ma musique. Je commence à être bien en place en Côte d’Ivoire. Il y aura aussi le Gabon, parce que c’est mon pays d’origine. J’aimerai bien faire le Cameroun et le Congo. Les dates ne sont pas encore fixées.

Afrik.com : A quand le grand retour d’Afrodisiac ?

LS : On est en train de travailler sur l’album. Pas encore de date, mais ça peut arriver très vite.

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