Le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji sillonne les dix régions du Cameroun 


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Paul Atanga Nji
Paul Atanga Nji Instagram : mimimefoinfo

Après la prestation de serment de Paul Biya, le 6 novembre dernier, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji est en mission dans les dix régions du pays.

La deuxième étape de son périple était à Douala, le 12 novembre 2025, ville qui, parmi tant d’autres, a connu des manifestations violentes, allant des casses, pillages, incendie, en passant par des arrestations et des décès. Dans ses rencontres avec les chefs des communautés, des autorités religieuses, politiques et traditionnelles, il n’a qu’un seul mot « la paix ». Ainsi, il déclare :« Je vais transmettre fidèlement au chef de l’État, cette belle rencontre et ce sentiment de paix qui anime tout le monde ».

« Les élections présidentielles sont derrière nous, le chef de l’État qui vient de prêter serment a besoin de nous tous, pour d’abord consolider nos acquis et ensuite travailler pour le bien-être de tous », conclut-il.

« Preuve suffisante de l’extrême pauvreté »

Pour le soudeur Philippe M., « quand tu envoies la salive en l’air, elle ne peut que tomber sur ton propre visage. Il n’y a pas de paix sans justice ! Le Minat sait bien que la tension est dans l’air, mais il se permet de traiter les personnes qui veulent simplement exprimer leur mal-être, de drogués, d’assaillants, de terroristes, d’instrumentalisés, de fauteurs de troubles, de personnes sans foi ni loi, des apprentis sorciers, des ennemies de la nation,… Est-ce des termes qu’on doit utiliser pour apaiser la tension ? Cela est-il digne pour un mendiant de la paix ? ».

« Le poisson ne pouvant pas vivre dans l’eau chaude, est comparable à un homme, possédant tout son bagage intellectuel, sans emploi, se débrouillant dans l’informel, croupit dans la misère. Nous n’encourageons pas le vol, les agressions, les enlèvements, les assassinats, mais, arrêter quelqu’un qui profite d’une marche pacifique, pour voler un seul poisson dans une poissonnerie, une bouteille de gaz dans une station-service, un morceau de savon dans un supermarché, et autres biens, n’est-il pas une preuve suffisante de l’extrême pauvreté, dont font face les populations, depuis de longues années (43 ans). Je vois tout simplement en cela, un message poignant à endroit des dirigeants. Nos dirigeants aussi bien formés et éduqués qu’ils soient, au lieu d’intimider, s’en serviraient plutôt pour apporter des solutions adéquates », indique la revendeuse Solange Y.

Une politique de « deux poids, deux mesures »

« A chaque adresse à la nation le 10 février et le 31 décembre, le chef de l’État Paul Biya, âgé de 93 ans et au pouvoir depuis 1982, fait toujours des promesses, mais après rien ne change. Alors, à l’heure qu’il est, évitons de prononcer des propos qui blessent.Le premier ministre Joseph Dion Ngute l’a relevé, lors du récent conseil des ministres. Mais nous continuons à entendre les propos tels que : » les autorités sont des Moulinex et les populations les condiments (tomates, piments, ail, oignon, …) », « alors, si quelqu’un tente de lever la tête pour revendiquer quoique que ce soit, même ce qui lui est de droit, les autorités qui sont des Moulinex, vont le broyer ». Et là où le bât blesse, c’est que dans notre Constitution, il est prévu le droit de marcher pacifiquement, de demander une autorisation, afin de tenir des réunions, mais les autorités administratives, nous brandissent régulièrement des lettres de refus pour soi-disant : « risque de trouble à l’ordre public » », déclare l’étudiante Cécile T.

« Certains leaders politiques ou organisations peuvent tenir des rencontres sans être inquiétés et d’autres non. Pourquoi cette politique de « deux poids, deux mesures » . Est-ce normal cela ? Cela n’est-il pas une manière de verser le carburant dans le feu ? », ajoute-t-elle.

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