L’armée congolaise lance une campagne inédite pour désarmer les FDLR


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La République Démocratique du Congo (RDC) intensifie ses efforts pour ramener la paix dans l’Est, conformément à l’accord de Washington signé en juin avec le Rwanda. L’Armée congolaise (FARDC) a lancé une campagne de sensibilisation massive et inédite visant à inciter les combattants des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) à déposer les armes.

Des meetings, des tracts largués par aéronefs et des spots radio diffusent un message d’appel à la reddition volontaire, espérant éviter un nouvel embrasement violent dans la région.

Appel à la reddition volontaire : la diplomatie par le mégaphone

Depuis plusieurs jours, cette campagne de sensibilisation est visible sur le terrain, notamment dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu). Des autorités militaires et policières, mégaphones à la main, haranguent la population pour l’appeler à convaincre tout combattant FDLR de se rendre. Le Général Sasa Nzita, membre de l’état-major des renseignements et participant aux pourparlers de Washington, est au premier plan de cette initiative.

Des messages de paix sont relayés via des spots radio sur les antennes locales, des émissaires de l’armée interviennent dans les lieux de culte, et des tracts ont été largués par aéronefs vers des zones stratégiques comme Pinga et Rutshuru. L’objectif est de favoriser un retour pacifique des FDLR vers le Rwanda, leur pays d’origine, sans recourir à la force, et prévenir ainsi tout affrontement sanglant.

FDLR : le point de friction entre Kinshasa et Kigali

Cette campagne est un élément clé de la mise en œuvre de l’accord de Washington, dont la neutralisation des FDLR reste le point de friction majeur entre la RDC et le Rwanda. Cependant, la présence réelle des rebelles rwandais est sujette à controverse.
Lors du meeting à Walikale-centre, les habitants ont unanimement affirmé que les combattants FDLR ne sont plus présents sur leur territoire, ce qui contredit les allégations de Kigali. Le Rwanda affirme de son côté que ces combattants sont intégrés dans les rangs de l’armée congolaise, ce que Kinshasa dément formellement. L’armée congolaise maintient pour sa part que les FDLR sont installés dans la région contrôlée par l’AFC/M23, et non dans la zone de Walikale.

Une campagne vouée à s’étendre

Malgré le fait qu’aucun combattant FDLR ne se soit encore rendu suite à cette vague de sensibilisation, l’armée congolaise se veut déterminée. La campagne est destinée à être étendue à d’autres territoires du Nord-Kivu, notamment Masisi et Rutshuru.
Le Général Sasa Nzita a insisté sur l’importance de l’implication de la population locale pour désolidariser les groupes armés étrangers et encourager toute présence résiduelle de combattants rwandais à se rendre volontairement auprès des FARDC ou de la MONUSCO. La réussite de cette initiative, massivement relayée par les médias locaux, est cruciale pour l’établissement d’une paix durable dans l’Est de la RDC.

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